Origine et histoire du Château d'Hérisson
Le site des ruines du château d'Hérisson occupe une butte rocheuse dans un large méandre de l'Aumance, sur la commune d'Hérisson, au nord de Montluçon, dans le département de l'Allier. Il semble avoir été fortifié dès l'invasion wisigothique ; un premier château, commencé en 989 et achevé au XIe siècle, comportait un donjon carré et une seconde tour plus petite. Dès le XIe siècle, le fief appartenait aux sires de Bourbon, sous la suzeraineté des comtes de Champagne, et le château contrôlait un gué et un carrefour de voies anciennes. Au XIIe siècle, la place servait de refuge à des pillards ; au XIIIe siècle elle devient le siège d'une châtellenie. Au XIVe siècle, le château primitif est remplacé et ses défenses renforcées, notamment par la mise en place de nouvelles fortifications ; l'ensemble faisait partie des châtellenies des ducs de Bourbon, qui y gouvernaient la partie occidentale de leur duché. Au XVIe siècle, Anne de France y habita. Pendant la Fronde, les partisans du prince de Condé s'en emparèrent puis il fut repris par le comte de Saint-Géran ; sur l'ordre de Mazarin il fut démantelé à partir de 1652 et il servit ensuite de carrière de pierre pour les habitants. Le château passa ensuite entre plusieurs mains privées, dont la famille de Condé, le duc d'Aumale, Pierre Simon de Dreux-Brézé, Maurice d'Irisson et Louis Bignon ; au milieu du XXe siècle il appartenait au Touring Club de France, puis, après la liquidation de cette association, il fut acquis en 1983 par la commune d'Hérisson. En 2006, la ville a confié par bail emphytéotique la restauration et l'entretien à l'association « Sauvegarde du Château féodal d'Hérisson » (S.C.H.), qui intervient sous le contrôle de l'architecte en chef des Monuments historiques. Une médaille du château figure sur la coquille de l'épée de l'académicien Gaston Leduc, natif d'Hérisson et élu à l'Institut en 1967. Les ruines sont classées au titre des Monuments historiques par arrêté du 16 décembre 1986.
Aujourd'hui ne subsistent que des vestiges sur un plateau de 90 m sur 35 m dominant une terrasse intermédiaire qui formait la basse-cour ; ces ensembles conservent une grande part de leurs enceintes flanquées de tours cylindriques, dont quatre conservent encore une élévation importante. À l'extrémité nord du château haut se dressent les restes d'un donjon carré du XIVe siècle, couronné de mâchicoulis, dont ne subsistent que deux pans ; les logis s'alignaient le long des courtines, et certaines archères atteignent 2,50 m de haut. Une vaste basse-cour complétait l'ensemble et le bourg, bâti au pied du promontoire, possédait aussi une enceinte notablement conservée. La construction fait appel à un grès à dominante rose, parfois ferrugineux, visible dans les maçonneries subsistantes. Les descriptions anciennes décrivent un château composé de plusieurs tours, d'un donjon avec chambres et chapelle et d'ouvrages défensifs comme ravelin, pont-levis et mâchicoulis ; l'état actuel permet d'en percevoir encore la configuration et l'importance défensive. Une association locale conduit des chantiers de restauration et de sauvegarde afin de maintenir et de mettre en valeur ces vestiges.