Période
limite XVe siècle XVIe siècle, XVIIIe siècle
Patrimoine classé
Le château ; le pigeonnier ; la vasque ; les façades et toitures du bâtiment parallèle au château (cad. AD 28, 29, 43, 44) : classement par arrêté du 17 septembre 1964 - La chapelle ; les façades et toitures du bâtiment de l'orangerie (cad. AD 24, 28) : inscription par arrêté du 17 septembre 1964 - Les façades et toitures des bâtiments de la ferme du château (cad. AD 27, 43, 44) : inscription par arrêté du 29 août 1977 - Le parc du château, tel qu'il est délimité sur le plan annexé à l'arrêté, et comprenant : les murs de clôture ; les portails et leurs grilles ; les avenues ; les parterres de gazon ; les jardins fruitiers et potagers et leurs murs ; le système hydraulique comprenant la rivière, les canaux et leurs ponts ; les sauts-de-loup ; les douves et leurs ponts ; l'étang et son île ; le bief du moulin avec ses vannes ; les façades et les toitures du moulin, de la maison du pont et de la charretterie (cad. BC 114, 115 ; YA 126, 131 à 136, 140 à 146, 148 à 166, 169, 170, 174, 175 ; YP 26, 27) : inscription par arrêté du 22 mai 2002
Origine et histoire du Château d'O
Le château d'Ô est une demeure édifiée sur une île au milieu d'un étang formé par la Thouanne, à un kilomètre au nord‑est de Mortrée dans l'Orne. Il a été élevé sur les ruines d'une première forteresse médiévale à la fin du XVe et au début du XVIe siècle et remanié aux XVIe et XVIIe siècles. La construction est attribuée à Jean d'Ô, capitaine de la garde écossaise de François Ier, et plusieurs membres de la famille d'Ô se sont succédé dans les travaux et l'embellissement du domaine. La seigneurie appartient à une très ancienne famille normande dont Robert d'Ô accompagna en 1035 le duc de Normandie lors d'un pèlerinage en Terre sainte. Parmi les acteurs des chantiers et propriétaires figurent notamment Robert VII d'Ô, Robert VIII, Jean Ier, Jean II, Charles II et François d'Ô, ce dernier remaniant le château au cours de la seconde moitié du XVIe siècle. Le domaine passa ensuite à Alexandre de La Guesle, érigé en marquis en 1616, fut acquis par Pierre de Montagu en 1648, appartint à la famille Rocques en 1795, puis fut vendu et morcelé en 1878. Une transformation de la façade principale est également signalée vers 1770. Plusieurs campagnes de protection et de restauration ont suivi : divers éléments ont reçu des protections au titre des monuments historiques à partir de 1964 et le château a fait l'objet d'une restauration entreprise en 1973 par Jacques et Yolande de Lacretelle. Bâti en partie sur pilotis, le corps de logis occupe trois côtés de l'étang et s'atteint par deux ponts ; l'entrée principale se situe dans l'aile est, la plus ancienne, qui conserve un aspect gothique, tandis que l'aile ouest, largement ouverte de fenêtres, est encadrée par deux tours en poivrière. L'enceinte rectangulaire renferme une cour d'honneur avec une tourelle polygonale servant d'escalier et une galerie à l'étage ; les arcades présentent des colonnes sculptées et un promenoir paraît appartenir à la première Renaissance. Le château comprend également un pavillon Renaissance, une orangerie édifiée par la famille Rocques et une chapelle du XIXe siècle ; le corps de logis, relié par une longue galerie à la façade d'arrivée de style gothique, abrite un salon décoré au XVIIIe siècle de peintures murales. Les jardins, ceints de murs, comportent des parterres de gazon, un potager et un verger ; le parc, clos par des murs et muni de portails et de grilles, est parcouru d'allées, traversé par une rivière et des canaux avec leurs ponts et comprend un moulin avec son bief. Au titre des monuments historiques, le château, le pigeonnier, la vasque et les façades et toitures du bâtiment parallèle au château ont été classés par arrêté du 17 septembre 1964, tandis que la chapelle et les façades et toitures du bâtiment de l'orangerie ont été inscrites à la même date et que les façades et toitures des bâtiments de la ferme ont été inscrites par arrêté du 29 août 1977. Par arrêté du 22 mai 2002, le parc tel que délimité sur le plan annexé à l'arrêté — comprenant murs de clôture, portails et grilles, avenues, parterres, jardins fruitiers et potagers et leurs murs, le système hydraulique (rivière, canaux et ponts), les sauts-de-loup, les douves, l'étang et son île, le bief du moulin avec ses vannes, ainsi que les façades et toitures du moulin, de la maison du pont et de la charretterie — a été inscrit.