Origine et histoire
Le château d'Oiron, situé à Oiron (commune de Plaine-et-Vallées), est un édifice de style Renaissance et classique bâti principalement par la famille Gouffier. D'origine médiévale, la seigneurie appartient dès le XIIe siècle à une famille locale puis passe entre différentes maisons avant d'entrer durablement dans le patrimoine des Gouffier au XVe siècle. Claude Gouffier et ses prédécesseurs transforment le logis médiéval en résidence de la Renaissance, et Claude fait édifier la grande galerie peinte qui illustre en quatorze scènes la guerre de Troie et le début de l'Énéide. La galerie, antérieure à 1547, conserve un plafond à caissons peints, des fresques inspirées d'Homère et de Virgile, et un sol peint remarquable. Le château subit des attaques et des pillages : il est saccagé par les Protestants en 1568 et 1569, puis à nouveau pillé et mutilé lors de la Révolution. Les travaux du XVIIe siècle lui donnent en grande partie son aspect extérieur actuel; à cette époque sont réalisés les pavillons, les ailes et divers décors intérieurs. L'architecture présente un corps central coiffé d'un grand toit en bâtière, des façades ornées de pilastres, de cordons à bossages, de médaillons et de niches, et un fronton dominant le centre du toit. Ce corps est flanqué de pavillons richement décorés ; le pavillon nord porte une balustrade à trophées tandis que le pavillon sud reste inachevé. Deux ailes se détachent de ces pavillons : l'aile nord, dont le rez-de-chaussée remonte au XVIe siècle, ouvre sur la cour par une galerie voûtée en croisées d'ogives et comporte des étages aménagés au XVIIe siècle ; l'aile sud, du XVIIe siècle, n'a qu'un rez-de-chaussée surmonté d'une terrasse et se termine par un pavillon à deux étages. Les extrémités des ailes sont flanquées de tours rondes surmontées de toits en coupole. À l'intérieur, la galerie du premier étage de l'aile nord conserve un plafond à petits caissons peints et des fresques représentant la guerre de Troie. Madame de Montespan, propriétaire à partir de 1700, entreprend des aménagements intérieurs — cheminées, parquets, lambris et carrelages de Nevers — et fait réaliser des modifications d'ordre pratique et décoratif qui subsistent partiellement. Après des siècles de propriétaires privés, des campagnes de restauration sont menées au XIXe siècle, notamment entre 1869 et 1877 par l'architecte Noël Daviau, qui restaure et remanie toitures et intérieurs. Classé monument historique en 1923 puis inscrit en 1943, le château est exproprié au début des années 1940 et devient propriété de l'État en 1946. L'État engage d'importants travaux de sauvegarde et de restauration au cours de la seconde moitié du XXe siècle, en particulier pour la galerie peinte, le cabinet des Muses et plusieurs plafonds. À la suite de l'exposition Meltem en 1987, le site se dote d'une vocation artistique contemporaine : la collection Curios & Mirabilia et un parc contemporain prennent place dans le monument et ses abords. Le château, vidé d'une grande partie de son ancien mobilier mais restauré et réinterprété, est ouvert au public toute l'année et constitue le monument historique le plus visité des Deux-Sèvres.