Château d'Olbreuse à Usseau dans les Deux-Sèvres

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château d'Olbreuse

  • 5-6 Rue de la Courtine
  • 79210 Val-du-Mignon
Crédit photo : Pegase44 - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Frise chronologique

Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1400
1500
1600
1700
1800
1900
2000
XIVe siècle
Construction initiale
1639
Naissance d'Éléonore Desmier
XVIe siècle
Guerres de Religion
1702
Séquestre du domaine
1729
Changement de propriété
XVIIe siècle
Séquestre par Louis XIV
XIXe siècle
Restauration et modifications
1967
Inscription aux Monuments historiques
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Façades et toitures ; restes du mur d'enceinte (cad. A 365) : inscription par arrêté du 12 octobre 1973

Personnages clés

Éléonore Desmier d'Olbreuse Née au château, devenue duchesse de Brunswick-Lunebourg et ancêtre de plusieurs souverains européens.
Louis XIV Roi de France ayant mis le domaine sous séquestre en 1702.
Alexandre Desmier Propriétaire calviniste du château, ayant procuré refuge à des protestants persécutés.
Charles Desmier d'Olbreuse Baron ayant récupéré le domaine en 1871 et effectué des travaux de restauration.
Christiane Desmier d'Olbreuse Entreprit la restauration du château en 1967 avec son mari Félix Maingueneau.

Origine et histoire du Château d'Olbreuse

Le château d'Olbreuse, situé à Usseau dans les Deux-Sèvres, est traditionnellement présenté comme ayant des origines anciennes — une construction au XIe siècle est parfois avancée mais les archives font défaut pour l'affirmer. Il est surtout connu comme le lieu de naissance probable d'Éléonore Desmier d'Olbreuse, née en 1639, devenue duchesse de Brunswick-Lunebourg et ancêtre de plusieurs souverains européens. D'apparence aujourd'hui proche d'une gentilhommière de campagne, le château était à l'origine conçu autour d'un plan rectangulaire flanqué de quatre tours ; il n'en subsiste que deux, conséquence des destructions liées aux guerres de Religion, ainsi que deux ailes. L'édifice est entouré de murs robustes en petits moellons disposés régulièrement ; ses façades du XVIIIe siècle affichent des percements réguliers et des linteaux datés. La tour donnant sur la cour conserve des meurtrières médiévales, tandis que l'autre, côté extérieur, a été remaniée au XVIIIe siècle.

Au XVIe siècle la famille Desmier, devenue calviniste, a lié le château aux réseaux protestants et aux conflits religieux de l'époque. Éléonore fut héritière d'Alexandre Desmier d'Olbreuse (1608-1660) et, en 1702, Louis XIV mit le domaine sous séquestre parce qu'elle avait aidé des protestants ; le séquestre fut levé en 1707. Alexandre Desmier y procura refuge à des persécutés, comme le relate le journal d'un instituteur local. À la mort d'Éléonore en 1722, le château passa à sa fille Sophie-Dorothée, puis aux héritiers de celle-ci, avant d'être donné à des cousins catholiques, les Prévot de Gagemont, pour 40 000 livres, transaction autorisée par un arrêt royal de 1729 ; la famille Prévot conserva la propriété jusqu'en 1871, en raison de l'absence d'héritiers de la dernière propriétaire, madame de Nossay.

Par arrangement, le domaine revint ensuite au baron Charles Desmier d'Olbreuse (1829-1915), issu d'une branche cousine remise sous le nom Desmier d'Olbreuse après la Révolution. Pendant la Première Guerre mondiale, le château servit d'hôpital pour des blessés aveugles. En 1983 la SARL L'auberge du château d'Olbreuse fut créée : les actionnaires comprenaient les propriétaires, leur fils Dominique et le couple Arrivé qui assurait la cuisine et la gestion. L'auberge accueillait séminaires et banquets avec quatre salles de travail pour cent personnes, une salle de restaurant de 150 couverts pour les banquets et 200 pour les réceptions, et onze chambres ; la cuisine privilégiait les produits régionaux et proposait des spécialités comme le crottin de chèvre chaud, le turbotin au sabayon de poivre vert, le magret de canard à la sauce au chèvre, le ris de veau braisé au pineau des Charentes, ainsi que des desserts comme le nougat glacé à l'angélique de Niort ou le feuilleté chaud aux pommes au sabayon de cidre. L'auberge ferma définitivement lors du rachat de la propriété en 1996.

Le château suscite aussi des légendes locales : on raconte qu'il aurait été incendié à de nombreuses reprises, certains évoquent une cave à sel, d'autres évoquent une meurtrière dans la tour sud-ouest (hypothèse contestée par des propriétaires récents). Des souterrains, dont l'existence est attestée par la mémoire locale, auraient traversé le village et relié Olbreuse à Mauzé-sur-le-Mignon, à l'église Notre-Dame de Dey et aux bois environnants ; aménagés pour abriter et faire fuir des protestants pendant les guerres de Religion, ils sont aujourd'hui impraticables ou détruits.

Architecturalement, le château a évolué : du plan médiéval avec ses tours et murs de courtine on conserve des vestiges, une cave voûtée bien préservée et une charpente dite « à l'impériale » datée des XVIe–XVIIe siècles. Vers le milieu du XVIIIe siècle, les Prévot de Gagemont firent supprimer le mur de courtine et élevèrent une aile perpendiculaire comprenant une vaste cuisine dallée et, face à une tour, un salon à boiseries bien conservé ; les fenêtres du logis central furent alors agrandies et l'étage rehaussé, les girouettes des tours datant de cette époque. À la fin du XIXe siècle, la famille Desmier releva l'aile, remplaça le toit traditionnel par une charpente plus pentue recouverte de zinc et fit abattre une tour en ruine, ce qui fut suivi d'une période de dégradation. En 1967, Christiane Desmier d'Olbreuse et son mari Félix Maingueneau entreprirent la restauration et firent inscrire le château au supplément de l'inventaire des Monuments historiques.

La propriété a longtemps appartenu à la branche Desmier d'Olbreuse ; après diverses transmissions elle passa aux Prévot de Gagemont (1729–1871), revint ensuite au baron Charles Desmier d'Olbreuse puis à sa descendance, avant d'appartenir depuis 1996 à la famille Boscals de Reals.

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