Château d'Onzain à Onzain dans le Loir-et-Cher

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château d'Onzain

  • Le Bourg
  • 41150 Veuzain-sur-Loire
Château dOnzain
Château dOnzain
Château dOnzain
Crédit photo : BarkerDog - Sous licence Creative Commons
Propriété privée ; propriété d'une société privée ; propriété de la commune

Période

XVIIe siècle

Patrimoine classé

Les parties comprises entre le Cissereau, la rue de la Fontaine, le moulin et enfin la rue de l'Ecrevissière soit les parcelles R 942 et 943 ( douves maçonnées), R 207 (plate-forme et ses constructions), les sols des potagers (R 198,199, 203, 204, 205, 691, 728, 755, 853, 854), les sols du moulin (R 190,191), enfin les façades et toitures des granges et celliers de la basse-cour situés entre le 22 et 32 rue de la Ragadinière (R 108 (cellier), 118, 119, 120, 124, 492, 802, 805) : inscription par arrêté du 31 mars 2014

Origine et histoire du Château d'Onzain

Le château d'Onzain, entouré de douves, se situe dans la commune nouvelle de Veuzain-sur-Loire, en Loir-et-Cher. Il est attribué aux seigneurs de Bury, vassaux du comte de Blois, qui en firent un château résidentiel secondaire. Selon les sources, sa fondation est liée aux seigneurs de Bury au XIIIe siècle ; d'autres mentions indiquent la pose de la première pierre en 1183. Il est probable qu'une forteresse antérieure faisait déjà partie du système de défense établi par les comtes de Blois lors des conflits contre les comtes d'Anjou au XIe siècle, aux côtés de sites tels que Chaumont, les Montils, Candé, Fossé ou Pontijou. Après la seconde chevauchée du Prince Noir, les Anglais occupèrent la région et la « forteresse d'Onzain » de octobre 1358 à 1380, période durant laquelle Bury fut réduit en ruines en 1362. En 1380 Jeanne Guénand apporta la forteresse délabrée en dot à son époux Hélion de Neillac, qui entreprit avec son frère Guillaume la reconstruction dès 1381. Le linteau de la porte du donjon subsiste déposé à l'aître Saint-Saturnin de Blois, et la base du donjon est encore visible au nord‑ouest des douves. Le roi encouragea Hélion, dont les relations avec son suzerain Guy II de Châtillon étaient parfois tendues ; Hélion demanda à être inhumé dans l'église paroissiale d'Onzain. Sa fille Jeanne, mariée en 1402 à Guillaume d'Argenton, transmit le château à leurs descendants qui le conservèrent tout au long du XVe siècle. En 1470 le cardinal de La Balue y fut emprisonné dans une cage de fer sur ordre de Louis XI.

En 1498 Jeanne de Chambes racheta le château et ses domaines à ses cousins Renée de la Haie et Joachim de Montespedon ; épouse de Jean, vicomte de Polignac et gouverneur de Livourne, elle fut dame d'honneur d'Anne de Bretagne dont elle fit la marraine de sa fille. Leurs armoiries figurent sur la clé de voûte de la chapelle seigneuriale et ils firent reconstruire le chœur et deux chapelles de l'église. Anne de Polignac, veuve jeune de Charles de Bueil, se remaria en 1518 à François II de la Rochefoucauld ; ils reconstruisirent le château d'Onzain en conservant la tour‑donjon cylindrique, en élevant deux ailes en équerre et une chapelle, et en faisant également bâtir la nef, les bas‑côtés, le clocher et le portail sud de style Renaissance. Leur fils aîné François III, devenu chef du parti huguenot sous l'influence de sa seconde épouse Charlotte de Roye de Roucy tout en restant proche de Charles IX, fut tué le matin de la Saint‑Barthélemy, le 24 août 1572. En 1562 le château fut confisqué par Catherine de Médicis comme possession d'un protestant, et en 1563 il servit de prison au prince de Condé, capturé à Dreux, qui tenta de s'en évader avant d'être repris et conduit à Amboise.

Les héritiers de la maison de La Rochefoucauld vendirent ensuite le château au marquis de Vibraye, puis en 1642 à Charles de Rostaing, fils de Tristan de Rostaing et arrière‑petit‑fils de Florimond Robertet. Charles avait acheté Bury en 1633 et obtint du roi, entre 1634 et 1642, que les terres de Bury et d'Onzain soient réunies en un seul comté, le comté de Rostaing ; il mourut en 1660. Son deuxième fils François hérita du comté et commanda à Gaspard Imbert un retable dont quatre statues subsistent et furent restaurées en 1992 ; il mourut en 1666. Sa veuve, Anne‑Marie d'Urre d'Aiguebonne, laissa Bury tomber en ruines et fut appelée à la cour en 1680 comme dame d'honneur de Mademoiselle de Blois, fonction qu'elle exerça pendant dix ans et durant laquelle elle favorisa une parente, Mademoiselle Choin. En 1720, sans postérité, elle fit donation de sa seigneurie, de son château et de ses dettes au comte de Varax, son neveu Alexandre‑Louis Perrachon ; ce dernier et Jacques‑Marie de Perrachon reçurent Voltaire à Onzain. Le plan‑terrier d'Onzain a été réalisé entre 1737 et 1743.

Ambroise‑Julien‑Clément de Feillet acheta le château en 1753, puis le revendit en 1760 à Michel‑Jean‑Hugues de Péan, gouverneur général du Québec jusqu'en 1759 ; celui‑ci fut incarcéré à la Bastille de novembre 1761 à juin 1764 pour spéculation sur le blé au Québec, mourut en 1782 et son épouse se sépara du château en 1791. À la Révolution, la propriété passa ensuite à Eugène‑Joseph‑Stanislas Foullon d'Ecotier, fils de l'intendant Joseph Foullon, qui avait été tué le 22 juillet 1789 ; ancien intendant de la Guadeloupe puis de la Martinique jusqu'en 1790, il fut incarcéré à la Conciergerie le 21 avril 1794, jugé le 31 octobre et acquitté, puis fut conseiller général du canton d'Herbault et maire d'Onzain en 1812 avant de connaître des revers et de partir pour la Martinique en 1816.

La propriété fut saisie en 1816 et vendue en lots pour constituer les communes d'Onzain et de Molineuf. Acquis par M. Crognon‑Bonvalet, le château fut démoli entre 1823 et 1826 et ses matériaux dispersés. La maison qui se trouve aujourd'hui au milieu des douves fut édifiée vers 1850 et l'établissement fonctionne actuellement comme maison d'hôtes.

Liens externes

Conditions de visite

  • Conditions de visite : Visible à distance