Château d'Ordières à Benest en Charente

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château d'Ordières

  • D36 
  • 16350 Benest
Crédit photo : Rosier - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVe siècle, XVIIe siècle

Patrimoine classé

Château ; façades et toitures des bâtiments au nord de la cour (tours d'angle et bâtiment central) ; tour sud-est (ancien donjon) (cad. A 302) : inscription par arrêté du 13 avril 1989

Origine et histoire du Château d'Ordières

Le château d'Ordière se situe sur la commune de Benest, en Charente, dans le nord du département ; il dépendait autrefois du diocèse de Poitiers et de la province du Poitou. Dès le XIVe siècle, le fief d'Ordières appartient à la famille de La Rochefoucauld et bénéficie du droit de châtellenie. La tour-donjon, vraisemblablement de la fin du XIVe ou du début du XVe siècle, constitue l'élément le plus ancien de l'ensemble. Au XVe siècle, la forteresse se compose de tours d'angle, de murs d'enceinte et de douves, à l'exception du côté est. Au début du XVIe siècle, le mur d'enceinte est réutilisé comme base pour l'édification d'un logis ; les baies à traverses et meneaux ou décorées de pilastres témoignent de deux campagnes de construction et de réfection, au début du XVIe et au début du XVIIe siècle. Geoffroy Pastoureau devient seigneur en 1530 ; son descendant Abel Pastoureau semble avoir commandité le logis central entre 1605 et 1617 et a fait sculpter les armoiries datées de 1617. Le logis offre un plan rectangulaire ; sur la cour, une tour à pans coupés abrite l'escalier en vis et porte un blason daté de 1617. L'ensemble associe des baies d'allure gothique et des ouvertures au décor Renaissance ; l'intérieur conserve neuf cheminées du début du XVIIe siècle et deux du début du XVIe. L'entrée de la cour se fait par un porche en plein cintre sommé des rainures d'un pont-levis, et l'ensemble est défendu au nord par un front de bâtiments cantonnés d'une haute tour devenue pigeonnier. Le donjon circulaire, d'environ neuf mètres de diamètre et aux murs d'environ deux mètres d'épaisseur, est couronné de mâchicoulis : son rez-de-chaussée voûté en coupole est sans ouverture tandis que les trois étages supérieurs, de plan carré, sont desservis par un escalier en vis qui donne sur une bretèche servant de latrines. Le logis communique avec le donjon par un pont volant au niveau du second étage et la porte du logis est surmontée d'une sculpture représentant les armoiries des Pastoureau soutenues par des griffons. La propriété passe ensuite aux familles Pastoureau, Barbarin, de nouveau aux Pastoureau puis aux de Monéïs jusqu'à la Révolution ; la fille d'Abel Pastoureau apporte Ordières à Pierre de Monéïs. Vendu comme bien national en 1792, le château est acquis par Jean‑Baptiste Grellier, huissier à Confolens. Des aménagements ont été apportés au XIXe siècle et la loi sur l'impôt des ouvertures a entraîné l'obstruction de plusieurs baies du logis. Au XXe siècle, les baies de l'habitation du corps d'entrée nord et celles de l'élévation sud du corps d'entrée sur la cour du logis ont été réaménagées, et les logements de la ferme au sud ont été entièrement remaniés. Un petit ruisseau, aménagé en étang et en bassins, est déjà signalé en 1604. Une porte de l'élévation du logis porte la date de 1783, marquant une ouverture des baies du rez-de-chaussée sur cette façade, et une porte latérale de la grange porte également une inscription datée de 1782. Les baies de la chapelle pourraient indiquer une construction du XVIIIe siècle. La grange sud a brûlé en 1998. L'ensemble a fait l'objet d'une inscription partielle au titre des monuments historiques le 13 avril 1989, qui concerne la tour sud-est (ancien donjon) et les bâtiments au nord composés des tours d'angle et du bâtiment central.

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