Château d'Osthoffen dans le Bas-Rhin

Crédit photo : Philippe Grouvel - Sous licence Creative Commons

Propriété privée

Frise chronologique

Patrimoine classé

Personnages clés

Origine et histoire du Château d'Osthoffen

Le site du château remonte, selon les sources, à la conquête romaine et s’inscrivait dans le dispositif de défense du camp du Scharrach : une tour de guet y signalait les incursions par feux et trompes et assurait la surveillance de la région. La position orientale de cette tour a donné au lieu son nom germanisé Osthoffen, en pendant à Westhoffen à l’ouest du camp. À l’origine, le village se trouvait à deux kilomètres à l’est, près d’une source, puis vint se réfugier à l’abri des murs du château au cours du premier millénaire. Les origines médiévales du château sont attestées aux XIIe–XIIIe siècles ; une famille de burgraves y est citée au milieu du XIIIe siècle et la première mention certaine date de 1351. Au XIIe siècle la forteresse fut édifiée sur l’ancien fort romain en suivant en partie son plan, notamment la disposition des douves, et certaines sources décrivent le château primitif comme un "Wasserschloss", tandis que d’autres affirment que les fossés sont toujours restés secs et qu’il n’a jamais été rempli d’eau. Au début du XVe siècle l’édifice fut gravement endommagé lors d’un conflit avec l’évêque de Strasbourg et resta en ruines pendant près d’un siècle. À la fin du XVe siècle et au cours du XVIe siècle, la famille de Seebach entreprit sa reconstruction et transforma l’ancienne forteresse en résidence, en conservant les fondations médiévales ; l’aspect actuel des bâtiments relève pour une large part de cette période. La vocation militaire diminua, le château devenant également centre d’activités agricoles et lié aux possessions de l’abbaye de Marmoutier. Au XVIIe siècle il servit encore de cantonnement pour certaines troupes, notamment sous Turenne. Aux XVIIIe siècle les barons Zuckmantel procédèrent à des aménagements de moindre ampleur : percement de nouvelles fenêtres, travaux intérieurs, construction de dépendances et installation d’une fontaine ; la Révolution entraîna la mutilation de la tour sud-est et la suppression de certains éléments défensifs. Après une succession de propriétaires et de locations, la propriété fut achetée en 1817 par la famille du vicomte François de Grouvel, qui fit entreprendre vers 1860 des travaux d’aménagement intérieur, fit installer une girouette datée de 1866 et fit reconstruire la tour sud-est ; Jules Grouvel, son fils, mena ensuite des restaurations substantielles, notamment la reconstruction du donjon selon un dessin de 1866, la construction d’un pont en pierre, la transformation d’une tour en escalier de service et la consolidation des fossés par des contreforts. Les armoiries de la famille Grouvel figurent sur plusieurs monuments funéraires du petit cimetière, pour la plupart datés des années 1870. Refusant la nationalité allemande après 1871, la famille conserva des liens avec la France et le château ne fut pas entièrement germanisé entre 1872 et 1918 ; la Première Guerre mondiale a pourtant failli entraîner sa vente sous séquestre allemand. L’entre-deux-guerres a permis l’introduction de commodités modernes (eau courante, téléphone). La Seconde Guerre mondiale causa pillage et destruction des archives familiales ; le propriétaire François Grouvel fut prisonnier et ses biens furent séquestrés ou dispersés, et la reconquête a entraîné d’autres dégradations. Un incendie récent a également endommagé les communs. Le château, situé en Grand Est dans le Bas-Rhin à une quinzaine de kilomètres à l’ouest de Strasbourg, est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 11 septembre 1963.

Liens externes

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Site officiel

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