Château d'Ozenay en Saône-et-Loire

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château Médiéval et Renaissance

Château d'Ozenay

  • R.D. 14
  • 71700 Ozenay
Château dOzenay
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Château dOzenay
Crédit photo : PHILDIC - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVe siècle, XVIe siècle, XVIIe siècle

Patrimoine classé

Le château en totalité (cad. AB 221, lieudit Le Bourg) : classement par arrêté du 18 novembre 1997 - Le colombier (cad. AB 215) ; les dépendances et le pressoir (cad. AB 221) ; le jardin (cad. AB 68, 69) et l'ancien verger (cad. AB 71, 72) ; le miroir d'eau et son système hydraulique (cad. AB 70) ; le pré dit "du colombier" (cad. AB 213, 214) : classement par arrêté du 16 mars 2005

Origine et histoire du Château d'Ozenay

Le château d'Ozenay, situé sur la commune d'Ozenay en Saône-et-Loire près de Tournus, se dresse au bord du ruisseau de la Natouze et appartient à la même famille depuis quatre cents ans. Monument authentique, il conserve des éléments des XVe, XVIe et majoritairement XVIIe siècles : tour et donjon du XVe, aile sud‑ouest et cheminée du XVIe, et nombreuses transformations du XVIIe. Classé au titre des monuments historiques depuis novembre 1997, l'ensemble du colombier, des dépendances et du jardin a fait l'objet d'un classement distinct en mars 2005. L'ensemble est partiellement couvert de laves et domine un jardin de buis taillés traversé par la Natouze, canalisée en bassin d'agrément.

Le corps de logis, orienté nord‑sud, est flanqué à l'est de deux tours carrées et à l'ouest de deux ailes ; l'aile nord, inachevée, se termine par un pignon percé de deux portes‑fenêtres, tandis que l'aile sud s'achève par une grosse tour ronde. Les trois niveaux sont desservis par un escalier à vis de style Renaissance, daté du milieu du XVIe siècle, et une large volée droite relie la cour d'honneur au bel étage. Les combles forment un étage‑attique périphérique, éclairé de petites baies presque carrées non vitrées. Au nord de la grande salle Louis XIII, une chambre conserve des boiseries sculptées et peintes du XVIIIe siècle illustrant des fables de La Fontaine. Les cheminées présentent des souches imposantes et différentes, aux mitres ornées d'ajours en brique, distinctes des cheminées paysannes de Bresse dites « sarrasines ».

Un colombier carré se dresse isolé dans le pré. Les communs, disposés en T et affectés à la grange, aux écuries et à la cuverie, sont séparés de l'extrémité de l'aile nord par un grand portail du XVIIe siècle qui relie la cour au jardin ; l'ancienne cuverie abrite un très ancien pressoir à grand point, en état de conservation exceptionnel et classé au titre des monuments historiques. Le décor intérieur date des XVIIe et XVIIIe siècles et se compose notamment de stucs, boiseries et papiers peints.

La première campagne de construction détectable est attribuée à la famille Chacipol à la fin du XVe siècle ; les baies en calcaire jaune, aux linteaux à accolade ou à arc infléchi, portent un écusson écartelé aux quartiers 1 et 4 échiquetés et aux quartiers 2 et 3 chargés d'un coq, armes des Chacipol. À cette phase appartiennent les deux premiers niveaux de la moitié sud du corps de logis central, la tour ronde sud‑ouest, le pigeonnier et le pressoir. La tour ronde était alors reliée au logis par un simple mur rempart probablement doublé intérieurement d'un chemin de ronde sur galerie de bois ; les éléments défensifs sont orientés vers le sud et l'angle du corps de logis présente des boules apotropaïques, motifs rares dans la région.

Vers 1540, la seigneurie passe par mariage aux Chanay, qui élèvent un escalier Renaissance hors œuvre et ajoutent un étage‑attique éclairé de petites baies carrées chanfreinées. En 1603, Claude Barthelot acquiert le domaine et entreprend de grands travaux : il relie la tour ronde au corps de logis en noyant l'escalier dans de nouvelles murailles, forme l'actuelle aile sud, double la longueur du logis vers le nord en créant un nouvel escalier droit desservant l'étage noble, puis ajoute deux tours carrées aux angles est. Les baies de l'étage‑attique perdent alors leur mouluration et les croisées de l'étage noble, austères et sans moulures, reflètent la culture des militaires et hauts fonctionnaires de l'époque ; sous la Convention, plusieurs meneaux furent supprimés pour réduire le nombre fiscal de baies. Plus tard au XVIIe siècle l'aile nord est édifiée et le jardin à la française de plan rectangulaire est tracé en intégrant la Natouze canalisée.

Au XVIIIe siècle, le rez‑de‑chaussée est réaménagé pour l'habitation et l'étage de l'aile nord reçoit de nouvelles grandes baies en arc surbaissé ; la menuiserie de la porte centrale porte la date de 1789. La cour d'honneur au nord est réaménagée avec des allées de tilleuls en mail et des portails sculptés et grillagés. Tardivement, une cave voûtée est ajoutée sous l'aile nord, nécessitant l'élévation de contreforts. Le château reste une propriété privée et n'est pas ouvert à la visite.

Le parc comprend une avant‑cour plantée d'une quinconce de tilleuls, un jardin de buis traversé par la rivière canalisée, un miroir d'eau équipé d'un système hydraulique, un potager, un ancien verger et un pré ; cet ensemble a été classé le 16 mars 2005. Sur le plan historique, la terre dépendait en grande partie de l'abbaye de Tournus et des chapitres de Saint‑Vincent et de Saint‑Pierre de Mâcon qui concédèrent des arrière‑fiefs, puis passa successivement aux Chanay, aux Montbellet et aux Chacipol avant de revenir aux Chanay au XVIe siècle. Les Barthelot, coseigneurs d'Ozenay et de Gratay, devinrent bienfaiteurs de l'abbaye Saint‑Philibert en 1587, portèrent par la suite le titre de marquis d'Ozenay jusqu'à la fin du XIXe siècle, et le domaine passa ensuite, par legs et successions familiales, aux de La Barge de Certeau ; une restauration des toitures en laves a été menée en 1971.

Liens externes