Château de Bagnac à Saint-Bonnet-de-Bellac en Haute-Vienne

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château de style néo-gothique

Château de Bagnac

  • Bagnac
  • 87300 Saint-Bonnet-de-Bellac
Château de Bagnac
Château de Bagnac
Château de Bagnac
Château de Bagnac
Château de Bagnac
Château de Bagnac
Crédit photo : PicMirandole - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Frise chronologique

Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1300
1400
1500
1600
1700
1800
1900
2000
1330
Naissance de Pierre de Bagnac
XVe siècle
Château initial détruit
1858
Début des travaux
1870
Interruption des travaux
1875
Reprise des travaux
1911
Mention du château
16 mai 1975
Inscription monument historique
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Château de Bagnac (cad. A 340) : inscription par arrêté du 16 mai 1975

Personnages clés

Pierre de Bagnac Cardinal né au château de Bagnac en 1330.
Marquis Antony de Saint-Martin de Bagnac Fervent légitimiste ayant reconstruit le château au XIXe siècle.
Marquise Élise de Préaulx de Bagnac Fervente légitimiste ayant reconstruit le château au XIXe siècle.
Comte de Chambord Prétendant au trône de France à qui le château fut légué.
Baron Guy de Salvaing de Boissieu Héritier du château après la mort du comte de Chambord.
Commandant Laugaudin Locataire du château en 1911.
Comte de Choulot Paysagiste du jardin de Bagnac.

Origine et histoire du Château de Bagnac

Le château de Bagnac est situé à Saint-Bonnet-de-Bellac, en Haute-Vienne. Il se compose d'un corps principal avec une aile en retour et de nombreuses tours, et conserve un gros donjon d'origine ainsi que des caves voûtées datant du Moyen Âge. Sur l'emplacement de l'ancien château du XVe siècle, détruit pendant les guerres de Religion, on situe la naissance de Pierre de Bagnac en 1330, qui devint un cardinal célébré à Rome. La décoration des ouvertures, fenêtres et portes s'inspire du XVe siècle et l'ensemble constitue une réalisation de style troubadour. Reconstruit au XIXe siècle par le marquis Antony (1826-1892) et la marquise de Saint-Martin de Bagnac, fervents légitimistes, le château repose sur des plans inspirés de Viollet-le-Duc et présente des formes néogothiques. Les travaux, engagés à partir de 1858, furent interrompus pendant la guerre de 1870, repris en 1875 et se prolongèrent pendant plus de vingt-cinq ans, la restauration initiale devenant une reconstruction complète. Les époux conçurent eux-mêmes les plans, les boiseries, la ferronnerie et les sculptures et investissent des sommes considérables dans ce chantier. Ils avaient décidé de léguer le château au comte de Chambord, prétendant au trône de France ; à la mort de celui-ci, la propriété revint au baron Guy de Salvaing de Boissieu. En 1911, un almanach mentionne le commandant Laugaudin comme locataire du baron de Boissieu, héritier du domaine après la mort de la marquise Élise de Préaulx de Bagnac en 1902. À l'intérieur, deux cheminées remarquables, élevées d'après des miniatures en terre cuite réalisées par la marquise vers 1880, ornent le grand salon et la salle de billard. La cheminée du grand salon, sculptée en pierre blanche, représente saint Martin partageant son manteau ; au-dessus de ce salon se trouve la chambre prévue pour le comte de Chambord, munie d'un balcon ouvrant sur la chapelle, mais le prétendant ne s'y rendit jamais. La cheminée de la salle de billard évoque, selon la tradition, le combat de Lussac-les-Châteaux en 1369 où un ancêtre des Bagnac aurait tué le général anglais Jean Chandos ; elle associe pierre blanche, colonnes et encadrements de granit finement sculptés. Le château comprend une chapelle conçue d'après la Sainte-Chapelle de Paris, autrefois surmontée d'une flèche, et dédiée au Sacré-Cœur, à Notre‑Dame des sept Douleurs ainsi qu'à saint Martin de Tours ; un vitrail relatif à ce patronage est demeuré intact. Au-dessus de la chapelle se trouvait une salle des archives voûtée, de configuration analogue à celle de la chapelle. La plus haute tour, dite « la guette », fait l'objet d'une tradition selon laquelle elle aurait été élevée pour pouvoir hisser le drapeau blanc en cas de restauration royale ; on raconte aussi qu'on y verrait Bellac depuis son sommet, affirmation non vérifiée, et les escaliers menant au sommet ont été détruits pour des raisons de sécurité. Un escalier se situe derrière la grosse tour, qui correspond au donjon primitif ; sa voûte s'effrite progressivement. Le paysagiste du jardin de Bagnac fut le comte de Choulot, qui réalisa également d'autres aménagements régionaux, mais le jardin a aujourd'hui disparu. Certaines parties, qualifiées de vestiges du château baroque reconstruit au XIXe siècle, sont abandonnées et dégradées. Le château est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 16 mai 1975.

Liens externes