Château de Bailleul à Angerville-Bailleul en Seine-Maritime

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château de style Renaissance

Château de Bailleul

  • Le Château
  • 76110 Angerville-Bailleul
Château de Bailleul
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Château de Bailleul
Crédit photo : Mike3 - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Période

XVIe siècle, 2e moitié XVIIIe siècle, 2e moitié XIXe siècle

Patrimoine classé

Le domaine avec l'ensemble de la clôture et du bâti, les sols et plantations, ainsi que la grande perspective (cad. A 2, 3, 5, 8 à 11, 14 à 17, 21 à 24, 45, 145, 147, 153, 155, 241, 244, 247, 248) : inscription par arrêté du 28 juillet 2005 - Le château en totalité (cad. A 270) : classement par arrêté du 8 juillet 2010

Origine et histoire du Château de Bailleul

Le domaine du château de Bailleul se situe à Angerville‑Bailleul, en Seine‑Maritime, à environ 1 km au nord‑ouest de l'église Saint‑Médard. Demeure de la Renaissance élevée en pierre dans un enclos où existaient une chapelle et un colombier, le château fut édifié au milieu du XVIe siècle par Bertrand de Bailleul, qui avait acquis les terres de Theuville et d'Angerville. Il aurait reçu en 1561 la reine Marie Stuart revenant en Écosse. Le bâtiment primitif, de plan carré, a connu de profondes transformations : une vaste composition régulière avec alignements et une grande perspective a été mise en place dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, complétée par un projet paysager en 1850. Une importante campagne de constructions et de restaurations, menée entre 1870 et 1890, a donné au domaine son aspect actuel. Propriété privée non ouverte à la visite, le domaine, sa clôture, le bâti, les sols, les plantations et la grande perspective ont été inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 28 juillet 2005, et le château a été classé par arrêté du 8 juillet 2010.

Le corps de logis repose sur un socle taluté ; de plan carré, il est coiffé de deux grands combles reliés en "H" et cantonné de quatre pavillons quadrangulaires fortement saillants dont les hauts toits sont surmontés de statues symbolisant les quatre vertus cardinales. On accède au logis par un large perron qui mène à une porte basse surmontée d'un grand tableau sculpté ; au‑dessus se déploient les trois ordres classiques et une lucarne coiffée d'un petit dôme et d'un guerrier en plomb. Les façades latérales, sobres, présentent de rares petites ouvertures ovales et rectangulaires et comportent chacune une loggia à l'italienne permettant la communication entre pavillons, tandis que les deux autres façades sont richement ornées de sculptures aux armes des marquis de Bailleul. Le plan et l'élévation présentent des ressemblances avec le modèle "X" de Du Cerceau. Des travaux de mise au goût du jour entrepris vers 1780, de faible qualité, ont disparu lors des restaurations de la fin du XIXe siècle qui ont notamment restitué la complexité des toitures. L'intérieur, non ouvert au public, renferme des éléments caractéristiques de la Renaissance italienne, tels que des plafonds en ogives et un escalier à double révolution.

Le parc, privé et non visitable, s'ordonne autour d'une longue perspective de hêtres qui se déploie sur plus d'un kilomètre ; il est parsemé de vases et de statues. Pendant l'occupation, des aménagements destinés aux engins de lancement auraient été réalisés dans le parc : selon des témoignages, la marquise de Bailleul fit payer des ouvriers pour enfouir de la ferraille dans le béton frais des rampes, ce qui aurait empêché le décollage des engins et contribué à préserver le château. Après la guerre, ces rampes demeurèrent en place et furent dissimulées par des haies d'hortensias plantées le long des dalles de béton. Les communs du parc, notamment la remise aux attelages et la grange dîmière, présentent d'exceptionnelles sculptures et dentelles de bois. Parmi les éléments signalés du domaine figurent un dessin de Louis Boudan daté de 1696, l'entrée du logis avec sa tomette ornée des entrelacs des marquis de Bailleul, la longue perspective de hêtres, la grange dîmière, le colombier entouré d'un labyrinthe végétal et la chapelle. Le château fut endommagé durant la Révolution : il fut réparé sommairement, ses douves comblées et ses toitures simplifiées. La famille Bailleul conserva la propriété au fil des siècles ; en 1998 elle appartenait à Mme de Bailleul‑Moltzer.

Liens externes