Château de Balincourt à Arronville dans le Val-d'oise

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château de style Classique

Château de Balincourt

  • D927
  • 95810 Arronville
Château de Balincourt
Château de Balincourt
Château de Balincourt
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Château de Balincourt
Château de Balincourt
Château de Balincourt
Crédit photo : P.poschadel - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

2e moitié XVIIIe siècle, 1er quart XXe siècle

Patrimoine classé

Château : façades et toitures ; parc avec ses pièces d'eau et ses parties construites (cad. Arronville E 312 à 318, 320 à 323, 332, 377 ; Menouville B 77 à 85, 100, 101) : inscription par arrêté du 27 février 1989

Origine et histoire du Château de Balincourt

Le domaine de Balincourt se situe sur les communes d'Arronville, Theuville et Menouville, dans la vallée du Sausseron, au cœur du Vexin français, dans le département du Val-d'Oise en Île-de-France. Conçu dans la seconde moitié du XVIIIe siècle par l'architecte Denis-Claude Liégeon pour Charles-Louis Testu de Balincourt, le château s'appuie sur les caves voûtées de l'ancien manoir. Liégeon a également dessiné le parc et les dépendances, notamment l'orangerie et la chapelle. L'édifice et son parc ont été inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 27 février 1989.

Le château a été remanié à deux reprises dans la première moitié du XXe siècle : d'abord sous l'impulsion du roi Léopold II de Belgique, puis pour le marchand d'armes et financier Sir Basil Zaharoff. Au cours de son histoire, la propriété a été confisquée lors de la Révolution ; elle est devenue en 1803 la propriété de Pierre Riel de Beurnonville, dont l'épouse a fait aménager des intérieurs au goût Empire. Après plusieurs successions familiales, le domaine a été acquis en 1908 par Léopold II pour Blanche Delacroix, baronne de Vaughan, qui relate dans ses mémoires d'importants travaux de confort et d'ameublement confiés aux ateliers Jansen, ainsi que la création d'une piscine souterraine mosaïquée et d'une chapelle de style grec. Selon Michel Gallet, Charles Girault aurait été l'architecte des modifications qui avancèrent les travées centrales et transformèrent le péristyle en galerie longitudinale ; la maison Jansen fournit des lambris de style Louis XVI. En 1915, la baronne céda le domaine à Sir Basil Zaharoff, qui confia à l'architecte Nikolaos Zahos la réalisation d'une colonnade en arc de cercle de neuf mètres, inspirée de l'ordre ionique de l'Érechthéion, et probablement la transformation de la façade sur le parc. L'aquarelliste et paysagiste Raffaele Mainella est aussi signalé pour des réaménagements intérieurs, la recomposition des dépendances et l'ajout de fabriques pittoresques et d'aménagements hydrauliques ; les jardins reçurent des sculptures importées d'Italie.

Après la mort de Zaharoff, le château revint à Maria de los Angelos de Borbón y de Muguiro, qui l'apporta en dot à son mariage avec Jan Ostrorog ; leur fille unique, Anne Ostrorog, a poursuivi la lignée familiale et en est l'héritière descendante dont les enfants sont cités parmi les actuels ayants droit.

Architecturalement, le château présente un parti classique dont les transformations antiquisantes du début du XXe siècle s'intègrent à l'ensemble, rendant parfois difficile la lecture des différentes époques. Le corps principal s'organise en sept travées sur deux étages, le second formant un attique, et couvre deux toitures en croupe. La façade nord-nord-est, sur la cour d'honneur, est précédée d'un péristyle en saillie reposant sur quatre colonnes ioniques dont les chapiteaux s'inspirent du temple d'Athéna de Priène et surmonté d'un fronton orné d'un grand soleil en bronze ajouté en 1920. Deux ailes en retour d'équerre, à un étage, flanquent la cour d'honneur ; la façade sur jardin, plus sobre, ouvre sur des fenêtres plein cintre au rez-de-chaussée et rectangulaires à l'étage. Le portail central, encadré de colonnes et surmonté d'un petit balcon desservi par une porte-fenêtre du premier étage, ainsi que les pots-à-feu logés dans des niches de l'étage supérieur, sont des aménagements tardifs attribués aux interventions du XXe siècle. À proximité de la cour, l'ancienne orangerie renferme, après les transformations de Mainella, un petit théâtre intime ; la chapelle, attribuée à Liégeon, se situe au nord de l'orangerie. Dans l'axe de la cour d'honneur, un canal se prolonge pour former une île étroite, tandis que les parterres au sud-sud-ouest se terminent par un bassin auquel aboutissent, autour d'une terrasse centrale, deux colonnades en quart-de-cercle composées de colonnes ioniques couronnées de pots-à-feu. Le parc compte encore d'autres fabriques imaginées par Mainella, parmi lesquelles une tour gothique, une fausse ruine et une loggia mauresque à arcades ogivales reposant sur colonnettes.

Le château de Balincourt a servi de lieu de tournage pour Le Comte de Monte-Cristo (2024), où il figure comme la résidence du baron Danglars.

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