Origine et histoire du Château de Barbezieux-Saint-Hilaire
Le site est occupé par une forteresse depuis le haut Moyen Âge, un château étant mentionné dès les XIe (voire Xe) siècle. L'édifice actuel résulte d'une reconstruction à la fin du Moyen Âge, menée sur l'ordre de Marguerite de La Rochefoucauld pour relever la seigneurie après la guerre de Cent Ans ; des travaux sont encore attribués à la période autour de 1480. La seigneurie, puissante dans la région sous les La Rochefoucauld, passa ensuite entre diverses mains, dont celles de Richelieu puis de Louvois, avant de revenir aux La Rochefoucauld au début du XVIIIe siècle. Lors de la Fronde le château fut brièvement investi et assiégé, sans pour autant être détruit. À partir du XVIIe siècle ses occupants y résident de moins en moins et le donjon se dégrade au XVIIIe siècle. Vendu à la Révolution, le châtelet sud-est servit de prison jusqu'en 1820. La commune acquit le château en 1845, fit abattre une grande partie des constructions et transforma les parties conservées pour y installer un hôpital et des services publics ; l'hospice resta en fonctionnement jusqu'en 1908. La grange et les écuries furent remaniées au milieu du XIXe siècle pour abriter notamment un théâtre à l'italienne, un café et des pièces à l'étage ; la salle de spectacle actuelle a été aménagée vers 1900. D'autres travaux ont eu lieu en 1860 sous la direction de l'architecte Pierre Lacombe, et un nouveau bâtiment fut construit vers 1922 par Maurice Mignon. Le château continua d'évoluer au XXe siècle ; pendant l'occupation il servit de point d'observation, et des travaux de charpente et de couverture sont signalés en 1974 et 1976. Classé au titre des monuments historiques en 1913 et inscrit en 2004, il fait depuis 2013 l'objet d'une réhabilitation conduite par la Communauté de communes des 4B - Sud-Charente, labellisée « pôle d'excellence rurale » en 2012 et soutenue par l'État, la Région et le Département. Les interventions récentes visent à moderniser le théâtre, à rendre accessibles les charpentes et le chemin de ronde, à restaurer le mur d'enceinte et à restituer une lecture plus médiévale de l'ensemble, avec notamment la remise en valeur d'une tourelle orientale la plus ancienne. Aujourd'hui le château est partiellement propriété de la Communauté de communes et partiellement propriété privée. En élévation subsistent principalement un fragment de la courtine nord muni d'un chemin de ronde couvert, terminé à l'est par une tour demi-cylindrique, et l'ancienne grange qui s'y adosse. Le porche d'entrée, flanqué de deux hautes tours rondes couvertes par un toit commun, conserve des « oreilles » d'escalier permettant l'accès au chemin de ronde ; l'une de ces excroissances date du XVe siècle, l'autre est un ajout du XIXe siècle. Des canonnières du XVIe siècle ouvrent dans le porche et la tourelle nord pour la défense des abords et des douves. D'autres éléments anciens évoqués par les sources ont disparu : le donjon principal au sud, complété autrefois de deux tours démolies au XVIIIe siècle, la porte sud-est sous l'église Saint-Ymas, ainsi que des parties du logis et des jardins. La chapelle castrale Saint-Ymas, reliée à l'ensemble, comportait une nef unique de quatre travées, un chevet plat orienté sud-est et une chapelle latérale voûtée d'ogives ; ces dispositions se lisent dans les descriptions anciennes. Le domaine comprenait par le passé des jeux de paume, des puits desservant le donjon et la cour, ainsi que des fossés entourant les enceintes successives. Les restaurations du XIXe siècle ont replacé partiellement les encadrements des baies, les crénelages, les angles de murs et les pignons, tandis que les aménagements plus récents ont dégagé la charpente de la grange et rendu accessibles les structures intérieures. La tourelle orientale, conservée en élévation depuis le XIIe siècle, a été débarrassée de la végétation, dotée d'une terrasse et d'un accès au chemin de ronde, offrant aux visiteurs un point de vue sur la ville. Le site est ouvert à la visite quelques heures par semaine, notamment le mardi et le mercredi, et abrite l'office du tourisme dans la façade orientale.