Origine et histoire du Château de Barrière
Le château de Barrière, situé à Villamblard en Dordogne, relevait au XIVe siècle de la seigneurie de Grignols. D'après les sources, un château devait déjà exister en 848, au moment des attaques vikings, et aurait protégé la route reliant Agen à Périgueux via Bergerac. Un édifice est attesté en 1312 ; la famille de Barrière y est présente dès la fin du XIIe siècle, Foucaud de Barrière étant cité en 1190. La famille chassa à plusieurs reprises les Anglais, notamment à Périgueux, et le château de Villamblard fut repris aux Anglais par Foucaud. Au XIIIe siècle, les Barrière firent construire le château actuel, avec un donjon entouré de douves taillées dans le rocher et alimentées par une source. Au XIVe siècle Villamblard dépendait de la châtellenie de Grignols, possédée par la maison de Taillefer, qui comprenait dix paroisses et dont les coutumes furent confirmées en 1312 et 1390. Par alliance, Anne de Barrière apporta le domaine à la famille de Lur au XVe siècle, laquelle transforma le château aux XVe et XVIe siècles. Bertrand II de Lur fit des acquisitions sur la justice des paroisses en 1541 et mena diverses opérations foncières et familiales. Jeanne de Cardaillac, devenue protestante et proche de Jeanne d'Albret, transforma la chapelle en temple, aurait reçu Calvin au château et légua des fonds pour la construction d'un temple à Villamblard. Par le mariage d'Anne de Lur avec Daniel de Taillefer, les Taillefer héritèrent des seigneuries de Barrière et de Villamblard et conservèrent le château jusqu'à la Révolution. Le site fut le théâtre des guerres de religion : il subit un siège en 1591 et fut éprouvé par ces conflits, puis Daniel de Taillefer l'agrandit et le restaura à partir de 1619, en faisant édifier un grand corps de logis terminé par une grosse tour carrée. En 1632, l'ensemble était décrit comme comportant deux grosses tours rondes côté levant réunies par un grand corps de logis. Wlgrin de Taillefer, historien du Périgord, est né au château en 1761 ; il publia les Antiquités de Vésone et mourut en 1833. Après la Révolution, les métairies furent vendues comme biens nationaux et le château servit de carrière de pierres ; il fut vendu par le comte de Taillefer en 1809 puis donné à la commune par la famille Murat en 1824. Le logis Renaissance fut en grande partie détruit par un incendie en 1898 ; la grosse tour sud‑ouest fut partiellement démolie vers 1860 pour laisser le passage à une rue et la tour de la chapelle s'est effondrée en 1980. Des éléments subsistent, notamment une grosse tour démantelée et une cave qui constitue le plus ancien vestige ; le donjon conserve un chemin de ronde sur corbeaux ornés de coquilles de style Renaissance. Des travaux de consolidation entrepris par la commune depuis les années 2000 ont rétabli les planchers du logis nord et du donjon et un escalier, et la commune prévoit de combler la brèche de la façade donnant sur le bourg. Le site est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 24 juin 1948. Restaurés et aménagés au cours des années 2010, les vestiges forment aujourd'hui un ensemble ouvert au public, en visite libre ou guidée. Des salles présentent des meubles anciens, des ustensiles de cuisine et un ensemble de plaques de cheminée du XVIe au XVIIIe siècle, y compris des pièces de l'époque révolutionnaire, et la petite cave d'origine est accessible. Parmi les pièces exposées figurent des plaques de cheminée, dont une aux armes de Philippe II d'Espagne (1561), une plaque révolutionnaire avec bonnet phrygien et pique enrubannée, et une représentation du Sacrifice d'Abraham. Une association, Wlgrin de Taillefer, créée en 1996, travaille à la promotion et à la sauvegarde du patrimoine du pays de Villamblard.
