Château de Beaufief à Mazeray en Charente-Maritime

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château de Beaufief

  • Le Bourg
  • 17400 Mazeray
Crédit photo : C.nico.c - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Frise chronologique

Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1300
1400
1700
1800
1900
2000
XIIIe siècle
Caveaux souterrains
1768
Transformation du logis
1793
Saccage du château
1922
Vente du domaine
1982
Restauration distinguée
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Façades et toitures ; cheminée de la salle à manger du rez-de-chaussée ; rampe en fer forgé de l'escalier intérieur ; boiseries du salon du premier étage ; stucs de la chapelle (cad. B 988) : inscription par arrêté du 4 octobre 1973

Personnages clés

Jean d'Abillon Premier seigneur connu du château, échevin puis maire de Saint-Jean-d'Angély en 1582.
Charlotte de Collincourt Propriétaire du château avant de le vendre en 1768.
Pierre Augustin Perrodeau Conseiller secrétaire du Roi, responsable de la transformation du logis en 1768.
René-Joseph-Benoît Perraudeau Avocat en parlement, acquéreur du château en 1768.
Marie-Pierre-Henry Masson de La Sauzaye Héritier du domaine par testament.
Henri-Julien-Alexandre Laborde Acquéreur du château en 1922.
Jehan Marie de la Tour de Geay Comte ayant restauré le château à la fin du XXe siècle.
Jacqueline Collieaux Épouse du comte Jehan Marie de la Tour de Geay, impliquée dans la restauration du château.

Origine et histoire du Château de Beaufief

Le château de Beaufief (prononcé localement Beaufié [bofje̝:]) se situe à Mazeray en Charente-Maritime. Aucune mention avérée de la seigneurie n'apparaît avant le règne d'Henri III ; le premier seigneur connu est Jean d'Abillon, échevin puis maire de Saint-Jean-d'Angély en 1582. La seigneurie reste liée aux héritages et alliances familiales des d'Abillon, puis passe aux Riveron et aux Collincourt; Charlotte de Collincourt en est propriétaire avant de vendre la maison noble en 1768. Cette même année, le logis primitif est transformé : selon des sources, le château actuel aurait été construit en 1768 par Pierre Augustin Perrodeau, conseiller secrétaire du Roi, qui agrandit un ancien logis en conservant ses fondations, et la maison est également acquise en 1768 par René-Joseph-Benoît Perraudeau, avocat en parlement. Les matériaux du bâtiment primitif ont été réutilisés pour l'édifice actuel. Le château est saccagé en 1793 après l'arrestation de membres de la famille Perrodeau/Perraudeau ; René-Joseph-Benoît, inquiété et détenu à Saintes puis transféré, reste néanmoins propriétaire et transmet ses terres à ses enfants. Le domaine demeure dans la famille Perraudeau pendant environ un siècle, puis revient par testament à Marie-Pierre-Henry Masson de La Sauzaye ; il est finalement vendu en 1922 à Henri-Julien-Alexandre Laborde, en mauvais état et privé de la plupart de son mobilier. À la fin du XXe siècle, le comte Jehan Marie de la Tour de Geay et son épouse Jacqueline Collieaux achètent et restaurent le château ; leurs travaux sont distingués par la Coupe Sazerac décernée par l'association Vieilles Maisons Françaises (pour Beaufief en 1982, et pour Écoyeux en 1973) et par le prix du concours "Chefs-d'œuvre en péril" en 1984. Les façades et toitures, la rampe en fer forgé de l'escalier, la cheminée de la salle à manger, les boiseries du salon et les stucs de la chapelle sont inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 4 octobre 1973.

Le bâti se compose d'un pavillon central encadré de deux ailes légèrement moins élevées, qui s'incurvent en fer à cheval pour former des ailes en retour prolongées par des ailes droites. Le pavillon central est orné d'un fronton triangulaire et d'un toit pyramidal en ardoise, probablement une adjonction du XIXe siècle ; le logis, d'un étage, est couvert de tuiles romaines. L'ensemble présente des décors de style rococo. À l'ouest, la chapelle aménagée dans l'une des ailes est en demi-cercle et conserve un décor du XVIIIe siècle ; elle est également qualifiée de style Louis XV. Le sous-sol comprend une série de caveaux d'implantation irrégulière attribués au XIIIe siècle ; ces galeries se rejoignaient et reprenaient ensuite en direction de Saint-Jean-d'Angély les souterrains venus des églises et d'autres lieux voisins. Autrefois, l'entrée était marquée au bout d'une longue allée par deux piliers du XVIIIe siècle ornés de lions, ouvrant sur une grande avant-cour précédée d'un saut-de-loup maçonné ; le château se place au fond de cette cour, encadré par des dépendances. Le parcage du jardin comprend un dessin de parterres à la française dont le tracé est resté inchangé et où huit boules de buis marquaient l'origine du parti des parterres.

Au XIXe siècle, un parc à l'anglaise a été aménagé autour du château ; il est limité par des érables de Montpellier et des taillis de charmes. Le potager traditionnel est enclos de murs. Le parc a été inscrit au pré-inventaire des jardins remarquables. Aucune visite n'est actuellement proposée.

Liens externes