Origine et histoire du Château de Beaumont
Le château de Beaumont, situé à l'est du bourg de Mordelles en Ille‑et‑Vilaine (Bretagne), occupe un ancien site de motte castrale dont la plupart des structures d'origine restent lisibles. Le dispositif primitif semble avoir associé une grande motte dominant, au sud, une basse‑cour rectangulaire bordée par un étang — ou l'incluant — et peut‑être défendue au coin sud‑est par une petite motte de guet. Au nord se trouvait une seconde basse‑cour dont le centre comprenait soit une motte plus petite, soit une butte avec un moulin ; cette butte, visible sur le cadastre napoléonien, a été arasée au XIXe siècle ou au début du XXe siècle. La grande motte et ses fossés subsistent, de même que les levées de terre entourant la basse‑cour principale, l'étang et les anciennes douves réaménagées par la suite. À la fin du XVe siècle, l'ensemble comprenait la motte, un château (maison‑forte ou manoir), une chapelle — qui existe toujours — édifiés dans la grande basse‑cour, ainsi que des douves. Ruiné dès le début du XVIIe siècle, le vieux château fut remplacé en 1686 par un nouveau corps de logis construit à la moderne. Ce corps de logis, composé d'un corps central flanqué au XVIIIe siècle de deux pavillons en demi‑hors‑œuvre, a conservé son élévation et ses toitures d'origine, à l'exception de petites lucarnes postérieures et d'une terrasse ajoutée entre les pavillons au début du XXe siècle. Au XIXe siècle des communs et une serre vinrent compléter l'ensemble. Les levées de terre ont été plantées de charmilles et les anciennes douves ont servi à l'implantation d'un réseau hydraulique. L'intérieur du corps de logis a été remanié au XIXe siècle, mais a conservé en place un très bel escalier d'origine. La chapelle existe déjà à la fin du XIVe siècle et le jardin actuel correspond à l'ancienne basse‑cour, accompagné d'une orangerie et d'une motte avec son fossé. Le bâtiment principal date de 1686 et le château de Beaumont est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 20 mars 1995.
