Origine et histoire du Château de Beaumont-sur-Sarthe
Le château de Beaumont-sur-Sarthe se situe dans la commune éponyme, canton de Sillé-le-Guillaume, arrondissement de Mamers, département de la Sarthe, en Pays de la Loire ; il domine le cours de la Sarthe et est bordé par la rue du Mans (RD 338) à l'ouest et la rue du Château au nord-est. Construit entre les XIe et XIIe siècles à l'initiative des vicomtes du Mans et de Beaumont, il est édifié en pierre maçonnée et présente un style roman. Depuis sa fondation, il a subi de nombreux sièges et destructions partielles, notamment lors des conflits opposant comtes du Maine et ducs de Normandie entre 1062 et 1064 impliquant Guillaume le Conquérant et Hubert de Beaumont. En 1073, il est investi par les troupes de Guillaume le Conquérant puis restitué à son propriétaire par droit de sang en 1083. Sous la seigneurie de Roscelin Ier, en 1135, la cité et le château sont pillés et incendiés par les Anglais. Pendant la guerre de Cent Ans, le château est pris en 1417 par Henri V, passe alternativement entre mains anglaises et locales entre 1418 et 1443, puis les troupes anglaises sont définitivement expulsées en 1449 sous le commandement d'Osbern Mundeford. À la fin du XVe siècle, une ordonnance de Louis XI entraîne le démontage de nombreuses places fortes : à Beaumont, seul l'étage supérieur du donjon est démantelé et les courtines sont abaissées au niveau d'arase pour former une cour intérieure ; il ne reste de la demeure seigneuriale que ses assises et une tour d'angle, et aucune garnison n'y est par la suite maintenue. Malgré son état partiel de ruine, le château est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté ministériel du 6 janvier 1927. Classé parmi les premiers donjons en pierre taillée à plan rectangulaire ou carré, il s'apparente par son type à d'autres donjons romans de la région. De sa configuration originelle, le site présentait un rectangle irrégulier d'environ 33 mètres de long sur 22 mètres de large, la façade nord dépassant la façade sud d'environ deux mètres. Les murs maçonnés, en surplomb de la Sarthe, atteignaient autrefois près de 30 mètres de hauteur et présentaient une épaisseur variant de 2,50 à 3,30 mètres selon l'orientation, les faces les plus massives donnant sur les voies d'accès. Le logis seigneurial occupait la partie haute du château ; à l'angle nord se dressait une tour circulaire de six mètres de diamètre destinée à la surveillance. Des contreforts en grès roussard renforçaient les angles sud-est et nord-ouest ; ils mesuraient environ deux mètres de largeur et saillaient d'environ 0,80 mètre. Sur le côté oriental s'étendait une bayle servant d'avant-poste et regroupant les dépendances, notamment les communs et les écuries. Aujourd'hui subsistent des portions intactes et des vestiges ruinés, dont les vues depuis le pont roman et la ville sont documentées en images.