Origine et histoire du Château de Beaumont-sur-Vingeanne
Le château de Beaumont-sur-Vingeanne, situé à l'entrée sud du village rue de Richebourg, est un édifice classique du XVIIIe siècle implanté sur un parc de six hectares avec un jardin potager à Beaumont-sur-Vingeanne (Côte-d'Or, Bourgogne). Il est inscrit aux Monuments historiques depuis le 16 avril 1948.
La seigneurie et la châtellenie ont connu plusieurs transferts : en 1276 Jean de Vergy céda la mouvance de Beaumont et la châtellenie de Renève au duc Robert. Après la mort de Guillaume de Vergy en 1361, Amé de Renève récupéra la châtellenie, qui fut ruinée par les écorcheurs en 1366. En 1424, Humbert, comte de la Roche, tenait du duc la terre de Beaumont, comprenant château, forteresse, bourg, murs et fossés. En 1528 Philippe Chabot reprit la moitié de la seigneurie et, en 1537, il institua un chapelain pour la chapelle castrale Sainte‑Catherine. En 1608 la terre de Beaumont est décrite comme un château entouré de fossés, pourvu de plusieurs tours, portails, poternes, pourpris et d'un pont‑levis. Pendant la guerre de Dix Ans, le château fut pris et pillé le 18 janvier 1636 par Clinchamp, puis investi de nouveau le 8 novembre par l'armée de Gallas au retour du siège de Saint‑Jean‑de‑Losne. La fin du conflit rendit inutiles les fortifications sur la Vingeanne et des réparations furent engagées ; en 1667 le château comprenait un bâtiment "en ce qui reste de l'incendie". L'édifice actuel a été bâti en 1723 par l'abbé Claude Jolyot (1670‑1762) et a fait l'objet de restaurations en 1936 puis à partir de 1942.
Implanté à flanc de colline au sud du village, le château tire parti du dénivelé pour offrir un rez‑de‑jardin sous l'étage principal. Le logis, précédé d'une cour d'honneur accessible par une porte cochère et une porte piétonne, est encadré par la loge du gardien et des remises de part et d'autre du portail. Il repose sur un soubassement voûté de 20 mètres sur 15 et comprend un rez‑de‑chaussée surélevé desservi par un escalier antérieur et un escalier postérieur en U, un étage en entresol sur la moitié antérieure et un comble perdu. L'étage de soubassement est accessible en façade par un escalier droit et par un escalier tournant qui relie le vestibule aux celliers, tandis que l'entresol est desservi par deux escaliers droits. L'ensemble des toitures est couvert de tuiles plates, le logis étant recouvert de tuiles vernissées. Le jardin d'agrément se situe au sud‑est, le potager au sud‑ouest et les communs ainsi que les parties agricoles au nord‑est ; l'accès à l'étage du bâtiment des communs se fait par un escalier tournant suspendu composé de volées droites et d'une rampe en fer forgé. Le gros‑œuvre est en pierre calcaire, provenant selon les sources des carrières de Plantenay à Beaumont.
L'organisation intérieure est originale : elle vise à augmenter la surface habitable tout en préservant la solennité des pièces d'apparat, dont la qualité ornementale laisse supposer l'intervention d'un ornemaniste parisien. Le château offre des vues sur ses jardins et présente une façade postérieure avec rez‑de‑jardin, un pignon sud‑ouest et une façade antérieure accompagnée d'un pignon nord‑est.