Origine et histoire du Château de Beaurevoir
Le château de Beaurevoir, dont les ruines se dressent sur la commune de Beaurevoir dans l'Aisne (Hauts‑de‑France), est mentionné dès la seconde moitié du XIIe siècle. Le château tel qu'on le connaît a été édifié au début du XIVe siècle (vers 1310) et, situé sur la frontière de l'Escaut, il dut repousser de nombreux sièges. Il appartint à la famille des comtes de Luxembourg‑Ligny. Jean II de Luxembourg y retint Jeanne d'Arc prisonnière pendant quatre mois en 1430 avant de la vendre aux Anglais. Passé à la couronne de France, le site fut disputé entre catholiques et protestants au XVIe siècle, convoité par les Espagnols au siècle suivant, puis démantelé sur ordre de Louis XIV en 1674. Au XVIIIe siècle, il appartenait au marquis de Nesle ; après la Révolution, une propriété privée fit démanteler les éléments restants. Au XXIe siècle, le seul vestige encore visible en surface est la tour dite Jeanne d'Arc, donjon cylindrique dressé sur une motte. On relève aussi des vestiges de logis, des fossés d'environ 40 mètres de largeur et 10 mètres de profondeur, ainsi qu'une partie des souterrains bien conservée. Le voyageur Dubuisson décrit autrefois le château comme une forteresse massive et bien tourellée. Son architecture reprend des principes philippiens et des éléments d'inspiration anglaise : mâchicoulis à consoles rappelant Château‑Gaillard et donjon relié aux courtines, à la manière du château de Bouvreuil à Rouen. La tour de guet dite Tour Jeanne d'Arc est classée au titre des monuments historiques par arrêté du 10 décembre 1920, et les terrains sur lesquels s'élevait le château sont inscrits par arrêté du 4 juin 1937.