Origine et histoire du Château de Béduer
Le château de Béduer s'articule autour d'une cour ouverte sur la vallée du Célé.
La façade sud conserve les éléments les plus anciens, notamment une tour du XIIIe siècle et l'ancien beffroi situé à droite de l'entrée.
Au‑dessus du porche d'entrée à bossage, daté du XVIIe siècle, subsistent les traces de l'ancien pont‑levis.
L'ensemble est fortement marqué par le décor du XVIIe siècle, visible dans les balustres de la façade côté cour et l'escalier intérieur.
Plusieurs éléments intérieurs sont toutefois plus anciens : la cheminée de la cuisine attribuée au XIIe siècle, la cheminée de la Salle des États et un escalier à vis.
L'origine du château remonterait au‑delà du Xe siècle, mais, hormis la tour et le beffroi, les parties conservées portent principalement les marques des transformations du XVIIe siècle.
Des mentions documentaires du XIe siècle citent un "castrum bedorium" ou "castellum de Bedorium", et un acte de 1214 rapporte l'hommage rendu à Simon de Montfort par un membre lié au château, ce qui témoigne de son existence à cette époque.
La famille de Barasc, présente dans les sources dès le XIIe siècle et seigneurs de Béduer jusqu'au milieu du XVIe siècle, entretint et fit édifier des ouvrages importants.
L'accession de Géraud Barasc au siège épiscopal de Cahors et l'activité de son frère Arnaud semblent avoir favorisé, après la croisade des Albigeois, la construction des parties maçonnées les plus anciennes, notamment la "turris" et la chapelle, déjà mentionnée en 1268.
Un acte de 1308 évoquant une "aula nova" en avant du château pourrait correspondre, selon les interprètes, à la grande salle aujourd'hui appelée Salle des États.
Après la guerre de Cent Ans, des campagnes de remaniement sont attestées ; les armoiries remployées sur la hotte de la cheminée de la Salle des États renvoient à alliances familiales des XVe et début XVIe siècle.
En 1594 la seigneurie fut vendue par la veuve du dernier des Barasc à Jean de Narbonnès, puis, par des alliances et successions, passa aux Lostanges.
Au cours de la première moitié du XVIIe siècle, d'importants travaux modernisèrent l'édifice : portail d'entrée, galeries, fenêtres et le plafond peint de la Salle des États figurent parmi ces aménagements.
Les Lostanges demeurèrent propriétaires jusqu'à la Révolution, période au cours de laquelle la tour maîtresse fut réduite d'environ vingt mètres ; ils conservèrent le château jusqu'en 1874.
Après plusieurs changements de mains — les sœurs de la Sainte‑Famille, puis les Colrat de Montrozier — Maurice Fenaille racheta le château en 1911 et entreprit des travaux de restauration ; en 1939 il fut vendu à Jeanne Loviton.
Du château médiéval subsistent principalement un donjon de tradition romane, arasé, et une tour restaurée ; le donjon conserve des salles superposées, la première percée de meurtrières, la seconde ouvrant sur une fenêtre sous un arc de décharge.
Les logis, largement remaniés au XVIIe siècle, entourent la cour et donnent sur la vallée ; à l'intérieur se remarquent l'ancienne cuisine, la grande salle où se sont réunis, trois fois, les États du Quercy au XIVe siècle, et la cheminée ornée d'armoiries.
Le porche d'entrée à bossage, les façades et la toiture du donjon ont été inscrits au titre des monuments historiques le 25 juillet 1973.