Origine et histoire du Château de Bel Abord
Le domaine de Bel-Abord était une demeure seigneuriale située à Chilly-Mazarin, dans l'ancienne province du Hurepoix, aujourd'hui dans le département de l'Essonne en Île-de-France, à dix-sept kilomètres au sud de Paris. Édifié à partir du XVIIe siècle sur l'emplacement de l'actuelle résidence de Bel-Abord donnant sur l'avenue Mazarin, il portait d'abord le nom de château de Godefroy et prit son nom actuel au XVIIIe siècle. Le château fut détruit en 1963 par le promoteur de la résidence actuelle, l'entreprise Cerioz ; il ne subsiste aujourd'hui qu'une porte cochère donnant sur la rue, le mur d'enceinte sur trois côtés et le Pavillon Louis XIII, dont le plafond est attribué à Simon Vouet, peintre ayant participé à la décoration du château de Versailles. Robert Godefroy, conseiller du roi, acquit le terrain auprès du maréchal d'Effiat le 11 mars 1630 ; ces terres furent ensuite désignées sous le nom de « fief de Godefroy ». Il semble que Louise-Jeanne de Durfort de Duras ait fait ériger le château au cours du même siècle pour l'usage de l'abbé de la Fortelle. La propriété évolua en superficie : deux arpents en 1630, neuf arpents en 1751, puis dix-huit arpents en 1776. À la fin du XIXe siècle, Jean Joseph Ollivier-Beauregard, ancien maire de Chilly-Mazarin, acquit le domaine et y constitua un mobilier considéré par les sources comme digne d'un musée. Le château, de style Louis XIII, comportait un étage et des combles à la française, couverts de tuiles ; deux tourelles furent ajoutées ultérieurement aux extrémités. Un bâtiment de part et d'autre de la porte cochère, seul élément bâti ayant subsisté, possédait un étage comprenant une chapelle et des chambres pour les domestiques. Les jardins et dépendances comprenaient un potager, des pelouses, un labyrinthe, une pièce d'eau et un pavillon, ainsi que des bâtiments de ferme et d'élevage — basse-cour, poulailler, vacherie, laiterie — et une orangerie.