Château de Belvoir dans le Doubs

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château de Belvoir

  • Rue de l'Église
  • 25430 Belvoir
Château de Belvoir
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Château de Belvoir
Crédit photo : JGS25 - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

1er quart XVIe siècle

Patrimoine classé

Château (ensemble du) (cad. 92bis, 93 à 96, 319) : inscription par arrêté du 6 septembre 1956

Origine et histoire du Château de Belvoir

Le château de Belvoir, château fort du XIIe siècle situé à Belvoir dans le Doubs, est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 6 septembre 1956. Construit à la fin du XIIe et au début du XIIIe siècle par les fondateurs de la maison de Belvoir, il passa au milieu du XIVe siècle à la maison de Cusance, fidèle vassale des ducs de Bourgogne. Les Cusance combattirent sous les armes jusqu'au désastre de Nancy en 1477 ; en représailles le château fut incendié par les troupes de Louis XI en 1480 et les domaines furent mis sous séquestre pendant six ans. Restauré et modernisé par Thibaut de Cusance à la fin du XVe siècle, l'aile orientale fut remaniée au début du XVIIe siècle par Claude-François de Cusance, colonel d'un régiment au service de l'Espagne, pour loger sa jeune épouse Ernestine de Withem, marquise de Bergen-op-Zoom. Leur fille aînée, Béatrix de Cusance, devenue célèbre pour sa beauté, épousa successivement le prince de Cantecroix, héritier des Granvelle et petit-fils de l'empereur Rodolphe II, puis Charles de Vaudémont, duc de Lorraine et de Bar. À partir de la seconde moitié du XVIIe siècle, Belvoir ne fut plus habité régulièrement par ses propriétaires ; il passa de la maison de Lorraine à celle de Rohan, dont la dernière baronne fut la princesse Marie‑Louise de Rohan-Soubise, comtesse de Marsan et gouvernante des enfants de Louis XV. Saisi comme bien d'émigré à la Révolution, il semble avoir été restitué aux héritiers sous l'Empire, qui firent démolir l'aile Ouest en mauvais état ainsi que la tour de la porterie et celle de la prison. Transformé ensuite en petit séminaire puis en école catholique, abandonné à l'archevêché de Besançon par les héritiers de Rohan en 1848, il fut morcelé et vendu à plusieurs cultivateurs. Racheté en 1955 par le peintre Pierre Jouffroy, le château fit l'objet d'une restauration patiente durant près de cinquante ans ; après l'incendie qui dévasta l'aile orientale en 1968, dix années furent nécessaires pour relever le bâtiment. Entièrement meublé, il présente diverses collections de mobilier, tableaux anciens, armes et souvenirs historiques, et il est ouvert aux visiteurs de Pâques à la Toussaint les dimanches et jours fériés, ainsi que tous les jours en juillet et août.

Le site était protégé par un bourg fortifié dont l'entrée se faisait par un pont-levis jeté sur le second fossé ; la porterie actuelle, datée du XVIe siècle, présente une porte voiturière et une porte piétonne marquées par les traces des ponts‑levis à poutres et s'accompagnait d'une grande tour flanquée de deux tourelles en échauguette. Le corps de logis forme un long rectangle terminé par la nouvelle chapelle, la grande salle — aujourd'hui salon Marsan —, l'antichambre, la salle d'honneur (qui a succédé à quatre anciennes pièces après l'incendie de 1968), puis la chambre et le cabinet de Madame, ce dernier devenu le salon Béatrix de Cusance où l'on admire son portrait en pied par Anton van Dyck et des œuvres de son atelier. La pièce donnant sur la porterie correspond à la « chambre Dorée », où le trésor de la maison de Lorraine fut mis à l'abri par le duc Charles IV pendant la guerre de Dix Ans. Cet étage repose sur de larges salles voûtées dont les ouvertures ont été percées au XIXe siècle pour l'usage du séminaire ; ces espaces étaient à l'origine des caves à vin, la famille de Belvoir puis celle de Cusance possédant des vignes à Mouthier‑Haute‑Pierre dans la vallée de la Loue depuis 1280 jusqu'après la Révolution. Au même niveau se visitent également la cuisine — autrefois boulangerie ou panneterie avec l'emplacement du four banal —, la salle des gardes et le cachot.

Un second bâtiment, implanté à l'ouest de l'éperon rocheux, commence par la tour dite de « Madge‑fâ » (fin du XVe siècle) qui était coiffée d'un toit à l'impériale couvert de tavaillons ; au dernier étage subsiste une lanterne soutenue par un personnage accroupi dit « Madge‑fâ », reposant sur un grotesque pleurant tandis que deux autres grotesques moqueurs semblent participer à une scène interprétée comme une vengeance contre l'envahisseur français. Un long bâtiment d'environ trente mètres séparait cette tour du donjon ; cet « arsenal » servait de grenier pour conserver denrées et graines et, ruiné, son étage fut aménagé au XXe siècle avec des matériaux anciens pour former la façade sur cour. Le donjon, reconstruit à plusieurs reprises au cours des siècles, a été couronné d'une charpente remarquable ; les deux tours sont aujourd'hui couvertes de tavaillons. L'aile Ouest détruite au début du XIXe siècle abritait jadis la cuisine, les chambres des fours, un poêle, trois chambres à l'étage et une écurie, et il n'en subsiste qu'une importante citerne. Enfin, la tour à bossage qui fermait la porterie au nord, ancienne tour des prisons, n'affiche aujourd'hui qu'un seul étage ; la tour de la porterie et la tour‑barbacane de la porte piétonne du village furent détruites vers 1808.

Le château et ses abords constituent un site classé de 46 hectares depuis le 25 septembre 1992, cette surface étant elle‑même incluse dans un site inscrit.

Liens externes