Origine et histoire du Château de Bernessard
Le château de Bernessard, situé à Gémozac en Charente-Maritime, présente dans sa forme actuelle des éléments principalement datés du XVe siècle. L'ensemble bâti se compose de deux quadrilatères successifs qui encadrent la grande cour agricole et la haute cour du logis seigneurial. Du Moyen Âge il conserve le principe des douves, des angles flanqués de tours rondes et des courtines aveugles. Des remaniements architecturaux importants interviennent au XVIIe siècle, puis des aménagements, notamment pour le jardin, sont réalisés au XIXe siècle. Historiquement, Bernessard relevait du fief de Rioux ; Guillaume de Beaumont y rend hommage entre 1373 et 1412, Léon de Beaumont reçoit l'aveu d'Isabeau Fauresse pour des terres en 1445 et Jacques de Pons abandonne ses droits en 1463. Au XVIIe siècle, Geffroy de Montgaillard est seigneur de Bernessard ; sa fille Judith épouse le 16 novembre 1625 Joël Ancelin, seigneur de Savigné, qui reçoit en dot le fief et la forteresse, lesquels restent dans la famille Ancelin jusqu'à la Révolution. Leur fils Christophe Ancelin est baptisé le 20 avril 1632 dans la chapelle de Bernessard et fonde la branche des Ancelin de La Garde. Parmi leurs descendants, Louis Ancelin de La Garde, lieutenant de vaisseau et chevalier de Saint-Louis, est arrêté à Bernessard le 25 mai 1794, transféré à la Conciergerie le 19 juin 1794 et guillotiné le 11 juillet 1794 à Paris ; son épouse Alexandrine de Morant est emprisonnée à Saintes et leurs biens sont mis en vente le 16 vendémiaire an III. Lors de cette vente, le domaine est décrit comme comportant, outre la maison d'habitation avec cinq chambres basses, trois chambres hautes, salon et cuisine, de nombreuses dépendances : souillarde, dépense, office, greniers, fournière, écurie, chambres de domestiques, chaufferie, chais, cuvier, granges, pigeonnier, hangars, toits à brebis et à cochons, ainsi que cour, avant-cour, jardin bas et vivier. Alexandrine de Morant rachète une grande partie du domaine et permet la conservation du château ; son fils aîné Louis-Henri-Auguste Ancelin de La Garde y réside et s'y marie en 1842. La propriété passe ensuite par alliance aux familles Repéré, puis, en 1968, aux Montandon. Le château abrite aujourd'hui un établissement de service et d'aide par le travail. L'immeuble est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 25 septembre 2012.