Origine et histoire du Château de Besne
Le château de Besne se dresse à Saint-Péreuse (Nièvre, Bourgogne-Franche-Comté), au lieu-dit Vignes de Besne, sur une colline dominant le Bazois, à 15 kilomètres de Château-Chinon sur la RD 11.
Le domaine a été structuré au XVe siècle et modifié au début du XIXe siècle.
Le château actuel, érigé au XVe siècle, succède à un château féodal détruit lors des affrontements entre Charles de Téméraire et Louis XI, probablement entre 1474 et 1475 ; ce premier édifice, situé à l'ouest près de l'église, n'en conserve que deux pans de murs.
Les caves, probablement du XIIIe siècle, sont les vestiges d'une construction antérieure et représentent environ un tiers de la surface au sol du château actuel.
Le nom de Besne apparaît au XVe siècle lorsque Guillaume de Grandrye acquiert la terre de Saint-Péreuse et y fait construire le château.
Les façades, les toitures et les caves voûtées ont été inscrites au titre des monuments historiques par arrêté du 7 octobre 1975.
Par arrêté du 25 février 2002 ont été inscrits en totalité les communs (écurie et vacherie), la maison du gardien, le chenil, le colombier, le mur de la cour avec sa tourelle, le puits, le portail et la grille, ainsi que le jardin et les murs de clôture.
Au cours du XVIe siècle la seigneurie de Besne passa entre diverses mains : vers 1520 Guillaume des Jours, puis en 1525 Guillaume Ier de Grandrye ; en 1549 Charles de Grandrye hérite de la Montagne et de Besne, et à sa mort ses biens reviennent à son épouse et à ses neveux.
Vers 1571 Jeanne Bolacre, veuve de Charles, et ses neveux Pierre et Guillaume II de Grandrye procèdent à un partage, et Guillaume II, qui épouse Marie Bataille, retrouve le château ruiné à son retour en 1571.
Au XVIe siècle encore, Guillaume II exerce des fonctions diplomatiques et militaires, et en 1596 Jean de Chandon devient adjudicataire de la seigneurie ; au début du XVIIe siècle la seigneurie passe à Anne de Chandon et à son époux Ponthus de Cyberand.
Plus tard apparaissent Antoine Le Peletier de Rosanbo en 1699 puis le comte Le Peletier d'Aunay qui, en 1790, possède la seigneurie et la vend en 1794.
En 1794 Pierre-François Tassin devient seigneur de Saint-Péreuse, Besne et Cœurty ; sa famille, anoblie par Louis XVI, ajoutera le nom de Saint Péreuse à son patronyme.
Après la Révolution la propriété reste dans la famille Tassin de Saint Péreuse, successivement représentée par Pierre Amédée (1810), Eugène (1857), Roger (1908), Joseph (1941), Pierre (1951) — compagnon de la Libération — et, en 2017, Élie Tassin de Saint Péreuse.
Le château se compose de deux corps de logis en équerre et, avec ses quatre tours, conserve un aspect médiéval.
Le logis nord, le plus ancien, est flanqué à l'est d'une tour ronde pourvue de canonnières et de fentes de visée ; ses murs très épais sont percés de baies hautes et étroites et abritent une salle voûtée en berceau.
Une bretèche, au centre de la façade, surplombait une porte ouvrant sur la cour intérieure ; les ouvertures présentent des croisillons de pierre.
Les deux pièces du rez-de-chaussée sont voûtées en berceau et dotées de plafonds à la française ainsi que de cheminées monumentales du XVe siècle.
Le logis fut allongé vers l'est pour aménager un escalier desservant les étages.
La tour de l'Horloge est en demi-hors-œuvre du bâtiment.
Un bâtiment en retour d'équerre, daté de la fin du XVe siècle, forme avec l'aile initiale un second corps abritant un salon de style Restauration au rez-de-chaussée ; l'un des corps est flanqué de deux tours percées de meurtrières.
Un couloir voûté relie ces deux bâtiments et les façades sont percées de fenêtres à croisillons surmontées d'arcs en accolade côté cour.
L'étage de combles est doté de lucarnes.
En sous-sol, les deux caves plus anciennes, probablement XIIIe siècle, sont couvertes de voûtes d'ogives soutenues chacune par un pilier central.
Les principales références bibliographiques sont l'abbé Jacques-François Baudiau (Le Morvand), Raymond Colas (Châteaux en Nivernais), Françoise Vignier (Le Guide des Châteaux de France, Nièvre) et La Camosine — Châteaux et Manoirs du Nivernais (Tome 2).
Pour compléter, on peut consulter la notice Mérimée et les portails consacrés aux châteaux de France, à la Nièvre, au Morvan et aux monuments historiques.