Origine et histoire du Château de Bity
Le château de Bity, situé à Sarran (Corrèze), appartient à Jacques et Bernadette Chirac. Le logis primitif du XVIe siècle fut incendié en 1579 pendant les guerres de Religion, puis reconstruit au début du XVIIe siècle par Pierre Dupuy, conseiller au Présidial de Tulle. La famille Dupuy conserva la propriété jusqu'en 1746, date à laquelle Roch Dupuy, seigneur-curé de Darazac, le légua à son neveu Jean Gabriel Martin La Selve, écuyer et procureur de 1739 à 1762, nommé et anobli le 16 mai 1749; la famille de Selve le conserva ensuite jusqu'en 1843 avant de s'installer au château de la Gâne. Selon une rumeur persistante, Léon Trotsky y aurait séjourné de juillet 1933 à juin 1935, hébergé par William-Noël Lucas-Shadwell, alors propriétaire et ancien colonel britannique. Durant la Seconde Guerre mondiale, le château abrita des résistants puis fut transformé en hôpital.
Le couple Chirac acheta Bity le 3 mars 1969; le choix revint à Bernadette Chirac et à son père Jean-Louis Chodron de Courcel, malgré le peu d'enthousiasme initial de Jacques Chirac. Jacques Chirac, alors secrétaire d'État, fit classer le château au titre des monuments historiques par arrêté du 3 avril 1969, mesure qui permit d'obtenir des aides publiques pour sa restauration. Georges Pompidou fit alors la remarque célèbre : « Quand on prétend faire de la politique, on s'arrange pour ne pas avoir de château, sauf s'il est dans la famille depuis au moins Louis XV. » Dans sa déclaration de patrimoine de 2007, Jacques Chirac qualifia le domaine de « résidence secondaire élevée sur caves » et l'estima à 500 000 euros. En 1977, en tant que trésorier de la Fondation Claude-Pompidou, il proposa un projet de dons pour acquérir une parcelle de 5 hectares jouxtant le château afin d'y implanter un centre de vacances pour personnes âgées; le projet n'a finalement pas abouti et la fondation en a nié l'existence. Jacques Chirac reçut le président chinois Jiang Zemin à Bity en octobre 1999. Une enquête de France-Soir publiée début 2011 affirmait que la surveillance du château coûtait 420 000 euros par an à l'État et que Jacques Chirac s'y rendait une fois par an; en juillet 2012, le président François Hollande rendit visite à Jacques Chirac au château. Les photographies aériennes du site sont floutées sur le Géoportail.
Architecturalement, le château présente un corps de logis rectangulaire cantonné à chaque angle d'une tour carrée pourvue d'une échauguette portée par un cul-de-lampe; il s'ouvre côté sud sur une cour en terrasse qui donne accès au jardin, en bordure de laquelle s'élèvent deux pavillons du XVIIIe siècle.