Origine et histoire du Château de Bonnelles
Le château de Bonnelles, situé dans la commune de Bonnelles près de Saint-Arnoult-en-Yvelines (Yvelines), occupe un domaine très ancien implanté à la frontière du Hurepoix et de la Beauce. Un premier château y est construit à la fin du XVe ou au début du XVIe siècle par la famille de La Villeneuve, puis agrandi aux XVIe et XVIIe siècles par l’adjonction d’ailes. Au cours du XVIe siècle la terre passe brièvement aux Lamoignon, puis revient dans la famille de Bullion par héritage. Le premier édifice, endommagé par un incendie en 1724, est démoli en 1764 pour être remplacé par un nouveau château rectangulaire qui sera doublé en 1782 ; il est cependant abattu à la fin du XVIIIe siècle après confiscation comme bien d’émigré. Restitué au retour d’émigration à la maison de Crussol, le domaine est fortement agrandi, puis le château actuel est construit entre 1847 et 1849 par les architectes Joseph-Antoine Froelicher et Clément Parent pour Géraud de Crussol d'Uzès. De style Louis XIII teinté de références renaissantes, l’édifice associe brique, meulière et pierre, et conserve des éléments décoratifs tels que cuirs, médaillons et baies en plein cintre. La grande époque du château commence avec Anne de Rochechouart-Mortemart, duchesse d'Uzès, qui en fait sa résidence préférée et y développe un important centre de chasse à courre, siège du « Rallye-Bonnelles ». Sous son règne, l’intérieur se caractérise par un vestibule à hautes arcades, un grand salon de 25 mètres sur 8 et 6 mètres de hauteur, une bibliothèque à galerie et une serre-galerie qui mène à une vaste salle à manger ornée de décors cynégétiques en bois ; le mobilier, les collections et l’importante bibliothèque témoignent du goût des propriétaires. La duchesse transforme aussi le château en hôpital militaire pendant la Première Guerre mondiale et y exerce des fonctions d’infirmière. Après sa mort en 1933, le mobilier et la bibliothèque sont dispersés et le domaine change de mains à plusieurs reprises. Après la Seconde Guerre mondiale, le château abrite le Séminaire des Pères blancs ; en 1965 y est créé le « Collège‑internat Charles de Foucault », qui devient ensuite le Collège international de Bonnelles. Le site sert également de lieu de tournage en 1972 pour la série Le Jeune Fabre. Acquis au début des années 1990 par une société japonaise, il est ensuite laissé à l’abandon avant d’être racheté par des investisseurs luxembourgeois dans les années 2000 ; un projet de restauration et de réaménagement mené par les architectes Christian Dugelay et Jean‑Édouard Girardot connaît un début d’exécution. La protection au titre des monuments historiques concerne les façades, les toitures et la salle à manger depuis l’arrêté du 8 avril 2010. Dans la nuit du 23 septembre 2008, un incendie détruit une grande partie de la toiture ; des restaurations importantes s’engagent à partir du printemps 2009, les échafaudages sont retirés début 2015 et, sous l’égide de la société Histoire et patrimoine, des travaux visant la création de 44 logements et la restauration des façades et toitures commencent en 2017. Les travaux sont déclarés achevés en 2021. Le parc, d’environ 64 hectares, est paysagé et planté d’essences variées ; il comprend un cours d’eau, un étang pittoresque avec embarcadère, le temple de l’Amour comme vestige des fabriques et un petit pont orné d’un kiosque néogothique restauré en 1998. La louveterie, dépendance ancienne du château, a été restaurée et accueille aujourd’hui un centre de création lié à l’architecte Hervé Tordjman, tandis qu’un second corps de bâtiment est divisé en trois lots d’habitations totalisant environ 600 mètres carrés. Le domaine est entouré par le parc naturel régional de la Haute Vallée de Chevreuse et les étangs de Bonnelles constituent une réserve naturelle volontaire.