Château de Bonneville en Haute-Savoie en Haute-Savoie

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château fort

Château de Bonneville en Haute-Savoie

  • Rue Porte-du-Château
  • 74130 Bonneville
Château de Bonneville en Haute-Savoie
Château de Bonneville en Haute-Savoie
Château de Bonneville en Haute-Savoie
Crédit photo : Sissssou - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIIIe siècle, XIVe siècle, XVIe siècle

Patrimoine classé

Château comtal (ensemble des bâtiments) (cad. B 480) : inscription par arrêté du 3 novembre 1987

Origine et histoire du Château de Bonneville

Le château comtal de Bonneville, aussi appelé château des Sires de Faucigny ou de Béatrix de Faucigny, est un ancien château fort dont les vestiges dominent la ville de Bonneville sur une butte rocheuse en rive droite de l'Arve, contrôlant la confluence avec le Borne, à environ 450 mètres d'altitude. Mentionné à la fin du XIIIe siècle (1282–1289 selon les documents), il est d'origine plus ancienne et fut le siège d'une châtellenie. Le site, installé dans le Bourg du château — anciennement Castrum Arvense et Bona villa en hommage à Béatrice de Faucigny — a connu plusieurs phases de construction et de transformation au fil des siècles. Une tour romane antérieure existe dès le XIe siècle sur la colline de Pressy, puis un fortin en bois est élevé au milieu du XIIIe siècle; le château en pierre tel que nous le connaissons a été édifié autour de la fin du XIIIe siècle sous l'impulsion de Béatrice de Faucigny. Au cours du Moyen Âge il joue un rôle politique et judiciaire : lors du retour du Faucigny à la Savoie il devient en 1355 le centre d'une châtellenie et le siège des autorités locales. Le château est ravagé par un incendie à la fin du XIVe siècle, partiellement réparé et restauré ensuite, et il résiste encore à des sièges à la fin du XVIe siècle. À partir des XVIe–XVIIe siècles on y installe des prisons ; il devient progressivement une maison de détention et perd ses logis d'habitation, fonction qu'il conserve jusqu'en 1934 avant d'être acquis par la commune. Les ruines font l'objet d'une inscription aux monuments historiques par arrêté du 3 novembre 1987. Architectoniquement, le château correspond au type dit « carré savoyard » : une enceinte quadrangulaire originellement entourée de fossés, d'environ 18 mètres de large sur 85 mètres de long, flanquée de tours rondes aux angles. Il ne subsiste aujourd'hui que deux tours sur la face orientale, la « Tour Noire » et la « Tour Blanche » (respectivement 21 et 15 mètres de hauteur), séparées par une courtine de 18 mètres qui ouvre sur la cour seigneuriale. Le point le plus élevé du rocher porte un donjon cylindrique isolé de 9,75 mètres de diamètre et 14,50 mètres de hauteur, vraisemblablement élevé dans la seconde moitié du XIIIe siècle. L'accès se faisait par une porte fortifiée encadrée de deux tours et précédée d'un pont-levis ; l'aménagement des prisons a profondément modifié la partie ouest, où subsiste toutefois une fenêtre murée dans la courtine sud. À l'intérieur se trouve une chapelle gothique dédiée à sainte Catherine. Le château a fait l'objet de fouilles récentes par l'unité Archéologie et Patrimoine bâti du conseil départemental en 2019, et les deux tours orientales, la courtine et la cour carrée sont accessibles au public durant la saison estivale. Du point de vue administratif, le château fut le centre d'une châtellenie du Faucigny et a vu se succéder de nombreux châtelains chargés de la gestion, de la perception des revenus et de l'entretien du domaine ; parmi les noms conservés figurent, pour les périodes médiévale et moderne, Aymaron Allemand, Jacques de La Balme, Humbert et Étienne de Lucinge, Pierre de Menthon, Jean Vieux, Martin Paris et d'autres responsables attestés entre le XIVe et le XVIIe siècle.

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