Période
4e quart XIVe siècle, 1er quart XVIe siècle, 3e quart XVIe siècle, milieu XVIIIe siècle
Patrimoine classé
Château, l'ensemble de ses dépendances bâties, ses cours, l'emprise de ses anciens jardins et parc, y compris les douves, canaux et ponts (cad. B 118 à 149, lieudit Château de Boucard, 153, lieudit Champs Bontemps, 904, 949, lieudit Boucard) : classement par arrêté du 10 juillet 1995
Origine et histoire du Château de Boucard
Le château de Boucard, situé au Noyer (Cher) en Pays-Fort, s'élève au bord de la Grande Sauldre, à la limite du Sancerrois et de l'ancienne principauté de Boisbelle. Il doit son nom à la famille de Boucard, originaire de Gascogne, installée en Berry à la fin du XIVe siècle. Édifié sur l'emplacement d'une ancienne motte féodale, le site a été reconstruit par les Boucard et conserve du château médiéval le gros œuvre du châtelet d'entrée, les murs extérieurs et les tours d'angle. Vers 1520, Antoine de Boucard, gentilhomme de la maison de François Ier et vétéran des guerres d'Italie, fit bâtir un logis neuf dans l'angle sud de la cour, dans le style de la première Renaissance. L'aile nord fut élevée en 1560 pour François de Boucard, écuyer d'Henri II. La façade porte la devise « Victrix patientia fati », traduite par « la patience, victorieuse du destin ». Par alliances, le domaine passa ensuite aux familles de Cugnac puis de La Châtre. Philibert de Montault de Bénac, maréchal de Navailles, fut assigné à résidence à Boucard par Louis XIV et, durant son séjour, fit ouvrir la cour sur la Sauldre et aménager le premier étage de l'aile nord. Au XVIIIe siècle, le fermier général Étienne Perrinet de Jars fit tracer les jardins d'après un plan de Dosmont, élève de l'architecte du roi Jean-Michel Chevotet ; il acquit le château au cours du siècle. À partir du XIXe siècle, la famille se détourna progressivement du domaine, qui fut de plus en plus consacré à la chasse. Dans les années 1920, Charles-Auguste de Bryas hérita du château ; son épouse entreprit la restauration du logis et des jardins pour rendre le domaine habitable. La famille y séjourna notamment pendant la Seconde Guerre mondiale. Dans les années 1960, le château revint à Marie-Henriette de Montabert, qui l'ouvrit au public et l'inscrivit parmi les étapes de la Route Jacques-Cœur en 1965. À son décès en 2018, son fils Thibault de Montabert hérita de la propriété. Le château, ses dépendances, ses parcs et jardins, ainsi que les douves, canaux et ponts sont classés au titre des monuments historiques depuis le 10 juillet 1995. Implanté dans un site relativement désert, le château s'élève à l'extrémité d'une vaste pièce d'eau d'allure monumentale.
