Période
3e quart XVIIIe siècle, XIXe siècle, limite XIXe siècle XXe siècle
Patrimoine classé
Château, ses dépendances, ses jardins et son parc, y compris les bâtiments et les murs de clôture ainsi que l'allée d'arrivée (cad. E lieudit le Bourg 1, 2, 5, 394 à 397, 496 à 499 ; A lieudit le Parc 18, 20, 21, 94, 95 ; ZA 30, lieudit la Pierre Folle, 31, 37, lieudit l'Epinaise, 38, lieudit les Bulles, 47, lieudit Crève-Coeur, 48, lieudit le Pavillon) : classement par arrêté du 7 septembre 2001
Origine et histoire du Château de Bouges
Le château de Bouges, situé à Bouges-le-Château (Indre, Centre-Val de Loire), a été édifié dans les années 1760 pour Charles Leblanc de Marnaval, maître de forges et directeur de la manufacture royale de drap de Châteauroux. L'architecte responsable des travaux n'est pas identifié : des attributions à Ange-Jacques Gabriel ou à un certain « Fayeti » ont été proposées sans preuves et les inscriptions gravées sur la balustrade pourraient relever d'ouvriers du chantier. Dès l'origine, la composition du domaine associe la demeure élevée sur une terrasse ceinte d'une balustrade, une cour d'honneur en hémicycle, une grille d'entrée et une perspective s'étirant vers une allée cavalière dans le bois, tandis que le parc s'étendait à l'ouest et qu'un potager clos se trouvait au sud de la basse-cour. Après la construction, le château et ses abords furent régulièrement remaniés : toitures, orangeraie, volière et fabriques y furent installées sous la direction des premiers propriétaires. À la suite de mutations de propriété, le domaine connut au XIXe siècle d'importantes transformations paysagères et architecturales. Vers 1840, Antoine-Achille Masson fit aménager le parc ; à la fin du siècle, Henri puis Achille Duchêne recréèrent, entre 1897 et 1909, des jardins à la française autour du château et remodelèrent le parc paysager pour Henri Dufour. Les travaux d'Alfred Dauvergne et des héritiers Dufour au XIXe siècle modernisèrent les façades, les communs et l'organisation intérieure, notamment par l'ouverture d'un puits de lumière au centre du bâtiment. Acquis en 1917 par Henri Viguier, le domaine fut restauré, remeublé et équipé du confort moderne ; les Viguier restituèrent l'atmosphère du château en reconstituant ensembles décoratifs et compositions végétales, et transformèrent le potager en jardin de fleurs dans les années 1950. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le domaine échappa à une réquisition allemande et accueillit ultérieurement une unité de la 2e DB. À la mort d'Henri Viguier, le domaine fut légué en 1966 à la Caisse nationale des Monuments historiques et des Sites, devenue le Centre des monuments nationaux, qui en assure la gestion et l'ouverture au public. Les jardins de Bouges témoignent de la coexistence harmonieuse de parties d'époques et de styles différents : jardin bouquetier clos d'inspiration italienne, éléments du XVIIIe siècle, parc paysager du XIXe siècle avec essences rares et un arboretum. Le domaine couvre environ 80 hectares et comprend de vastes serres, un jardin bouquetier organisé selon deux axes autour d'un bassin central, des parterres de buis et d'ifs, un double alignement de tilleuls et des perspectives conduisant à un bassin et à une nymphée ornée d'un groupe sculpté. Parmi les essences remarquables figurent liquidambars, tulipiers, hêtres, berberis et sumacs, et le parc a reçu la distinction « Jardin remarquable ». Protégé au titre des monuments historiques, le château, ses dépendances, ses jardins et ses murs de clôture font l'objet d'une protection étendue et sont entretenus par le Centre des monuments nationaux.