Château de Boumois à Saint-Martin-de-la-Place en Maine-et-Loire

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château de Boumois

  • La Madeleine
  • 49160 Saint-Martin-de-la-Place
Château de Boumois
Château de Boumois
Château de Boumois
Château de Boumois
Crédit photo : Romain Bréget - Sous licence Creative Commons

Période

XVe siècle, XVIe siècle

Patrimoine classé

Château proprement dit, l'enceinte, les douves, le sol compris à l'intérieur de l'enceinte, la fuie : classement par arrêté du 18 août 1953

Origine et histoire du Château de Boumois

Le château de Boumois, situé sur la commune de Saint-Martin-de-la-Place à moins d'une dizaine de kilomètres de Saumur, remplace une forteresse plus ancienne implantée 500 mètres au sud, sur la rive droite de la Loire. Ce premier château, construit au XIIIe siècle, fut ruiné par les Anglais pendant la guerre de Cent Ans ; selon Jean‑Marie Pérouse de Montclos, ses derniers vestiges, installés sur une île, auraient été emportés par une crue de la Loire au XVIIIe siècle. Le château actuel fut élevé à l'abri de la levée de la Loire à la fin du premier quart du XVIe siècle pour René de Thory et son épouse Anne Assé. Le logis et l'aile sud des communs datent des années 1520–1521, des marchés de serrurerie passés en 1521 avec Jean Raciquot en attestant la mise en œuvre. En octobre 1521, René de Thory confia au maître maçon Jean Pymotz la construction des voûtes de la cuisine et du garde-manger ainsi que de deux escaliers reliant la cuisine à la cave. En 1524, Pymotz fut chargé d'élever le colombier et une aile nord de cent sept pieds bordant la cour et joignant la chapelle Sainte-Anne, ainsi que d'un mur fermant la cour à l'est percé d'une grande et d'une petite porte. La même année, il construisit un mur d'enclos de cinq cents toises autour du jardin situé au sud du château; les petites pièces voûtées situées entre la chapelle et le pignon nord du logis semblent par ailleurs avoir été réalisées entre 1525 et 1530. La chapelle Sainte-Anne, consacrée en 1546, était ornée de trois verrières qui furent vendues à la fin du XIXe siècle et, depuis 1895, conservées et restaurées à la Bob Jones University en Caroline du Sud; ces vitraux, complétés par des éléments contemporains, comportent notamment un portrait de René de Thory en prière et de sa première épouse Françoise du Plessis‑Richelieu, et Xavier Barbier de Montault a attribué ces œuvres au peintre‑verrier Balthazar Godon en raison des initiales G et B visibles. Lors des guerres de religion, vers 1560–1570, la défense du site fut renforcée par la création de deux bastions de terre aux angles est des douves. À la fin du XVIe siècle ou au début du XVIIe siècle, le portail primitif du mur est de la cour fut remplacé par un portail inspiré de Serlio et flanqué de deux échauguettes. En juillet 1604, Philippe Duplessis‑Mornay se réfugia au château avec son épouse pour fuir la peste à Saumur. Le domaine resta dans la famille de Thory jusqu'au 30 janvier 1607, date à laquelle Charles de Thory et Suzanne de Contour le vendirent à François de Peyrat ; après la mort de ce dernier en 1612, sa veuve vendit le château le 13 novembre 1613 à René Gaultier, qui y fit élever de nouvelles dépendances. Les élévations sur cour des deux ailes furent reprises à la fin du XVIIe siècle ou au début du XVIIIe siècle. Saisi en 1671 sur Louis Gaultier et adjugé en 1700 à René Berthelot, le domaine passa ensuite, par alliance, à la famille Gohin puis, par mariage en 1754, à la famille Aubert du Petit‑Thouars, qui en fit l'une de ses résidences principales. Le château connut de nouveaux changements de propriétaires au XIXe siècle ; l'aile sud et une métairie de l'avant‑cour furent détruites en 1859, et le domaine d'environ 45 hectares fut vendu à la famille Girault en 1889. En 1944, une bombe tombée à proximité souffla la partie sud du logis et endommagea charpentes, toitures et huisseries des parties sud et sud‑ouest, travaux qui furent ensuite repris. Par arrêté du 18 août 1953, le château, ses douves, le sol intérieur carrelé en tomettes et le colombier d'origine furent classés au titre des monuments historiques. Hérité en 1965 par Michel Grillault Laroche dans un état de ruine, le monument fit l'objet d'une restauration poursuivie pendant trente ans, au cours de laquelle, notamment, le chemin de ronde fut démonté pierre par pierre puis remonté. D'un point de vue architectural, Boumois illustre la transition entre le style gothique tardif et les débuts de la Renaissance en France : l'influence italienne se perçoit dans la décoration et les colonnettes torsadées du XVIe siècle, le logis occupe le fond de la cour flanqué d'une tour d'angle, et quatre petites pièces voûtées se situent entre le logis et la chapelle; les échauguettes et le portail inspiré de Serlio datent du tout début du XVIIe siècle.

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