Origine et histoire du Château de Bournac
Le château de Bournac serait l'ancien fief d'Estienne de Vignolles, dit La Hire, compagnon de Jeanne d'Arc. L'édifice réunit des bâtiments de diverses époques : le pavillon central date du XVIIe siècle et des adjonctions ainsi que des modifications ont été réalisées au XIXe siècle. Sur le flanc nord du château une source jaillit du rocher dans une niche aménagée à la façon d'un temple romain, munie d'un fronton triangulaire ; tout autour un espace dallé et une banquette en pierre ont été aménagés, ensemble qui pourrait être d'époque gallo-romaine ou relever d'un pastiche de la Renaissance. Le pavillon central est surmonté du premier paratonnerre inventé par J. de Romas (1713-1776), encore en service ; ce paratonnerre se compose d'une grosse boule de plomb destinée à absorber l'électricité. J. de Romas employa par ailleurs les pavillons latéraux pour ses expériences sur ces appareils. Une seigneurie a vraisemblablement existé au Moyen Âge : Bernard de Bournac est cité comme prieur de la commanderie d'Argentens en 1361, et la tradition fait du château le fief de La Hire au début du XVe siècle. En 1488 la propriété appartient à Gabiot de Veyssier. Selon G. de Sevin, le château est incendié par Biron lors du siège de Nérac en 1581, puis il est sans doute reconstruit peu après, soit pour Gabiot de Veyssier — gentilhomme à la cour d'Albret et conseiller au parlement, époux de Suzanne Le Venier —, soit pour Vincent de Pédesclaux, anobli par Henri IV en 1590, dont le testament de 1597 mentionne le Bournac. De cette époque datent le corps de bâtiment central, le pigeonnier, l'enceinte fermant la cour, une partie des dépendances et le jardin en terrasses descendant vers la Baïse, avec sa fontaine. L'ensemble présentait également des éléments fortifiés, notamment une tour à l'angle sud-ouest et une porte cochère surmontée d'une bretèche ; selon G. de Sevin, ces éléments furent démantelés en 1621. La propriété appartient aux Mazelières à partir de 1738, puis passe aux Galard au début du XIXe siècle. Au début du XXe siècle d'importants travaux transforment le décor intérieur, l'escalier, les terrasses et le corps de bâtiment reliant le logis central au logement du gardien ; le colombier a été détruit.