Origine et histoire
Le château de Bourron se dresse sur la commune de Bourron-Marlotte, en Seine-et-Marne, au sud de Paris et à proximité de Fontainebleau ; il est aujourd’hui principalement exploité comme établissement hôtelier. Les premiers seigneurs de Bourron sont attestés dès 1150. En 1367, une inspection royale décrit le domaine comme une forteresse close de murs et entourée de fossés à eau. Le terrain a changé plusieurs fois de main, appartenant notamment à des vicomtes de Melun et à Olivier de Sallard, qui en devint propriétaire en 1502. Le château actuel a été érigé au début du XVIIe siècle sur l’emplacement de cette ancienne forteresse. En octobre 1725, il a accueilli Stanislas Leczinski, ancien roi de Pologne. En 1878, la propriété a été acquise par la famille Montesquiou-Fezensac (Wladimir-Anatole, troisième fils d'Anatole et d'Élodie). L’intérieur conserve de belles boiseries des XVIIe et XVIIIe siècles, classées au titre des monuments historiques depuis le 18 mars 1926, tandis que les façades, toitures, deux pavillons d’angle, la cour d’honneur, les douves avec leur pont et la partie ordonnancée du parc font l’objet d’un classement depuis le 29 octobre 1971. Le château a ensuite appartenu à la famille Huchet de La Bédoyère, puis, par alliance, à la famille de Cordon.
Les bâtiments adoptent le style brique et pierre popularisé au XVIe siècle à Fontainebleau. Les anciennes douves ont dicté le plan : un corps de logis à trois niveaux flanqué de deux ailes en retour d’équerre, avec de petits pavillons et un portail d’entrée donnant sur un pont aujourd’hui détruit. La demeure, entourée de ses douves en eaux vives, est située au cœur d’un parc bocager en continuité avec la forêt de Fontainebleau.
Le parc, clos de murs, est composé de pelouses et de bois et s’ouvre sur un réseau d’eau alimenté par la Source Saint-Sévère, de tradition néolithique, qui alimente le canal. Le parterre nord est fermé par une statue de Cérès et une statue de saint Joseph, œuvre de Fernand Py, se trouve dans les futaies près de la maison dite de d'Artagnan. Les archives anciennes ont été perdues à la Révolution ; les aménagements paysagers reflètent les modes successives : jardins clos médiévaux aux XVIe–XVIIe siècles, ordonnancement à la française à la fin du XVIIe siècle, percement de la perspective du canal, transformation à l’anglaise au XIXe siècle, puis, en 1930, le comte Blaise de Montesquiou a réintroduit un parc à la française avec la plantation de plus de 500 tilleuls, la mise en place d’ifs taupiers et de buis taillés.
Le château a servi de décor au cinéma et à la télévision ; on y a notamment tourné les films A tout casser (1968), Jane B (1988), La putain du Roi (1990), Rossini ! Rossini ! (1991), J'attends quelqu'un (2006), Gomez vs Tavarez (2006) et Shopping King Louie (2016). Plusieurs personnalités y ont séjourné, parmi lesquelles Johnny Hallyday, Michael Jackson, Marlène Jobert et Seo In-guk. Entre 2004 et 2013, le domaine a accueilli chaque année en juin un « dîner en blanc » ayant rassemblé de 200 participants lors de la première édition à près de 2 000 pour la dernière manifestation du 28 juin 2013.
Une vaste campagne de restauration a été engagée sur plus d’une décennie : restauration de l’ancien verger (1999–2010), travaux sur la glacière (2000–2010), restauration de la façade nord (2001–2005), remise en état de la chapelle en 2002, restauration des chambres et transformation en chambres d’hôtes (2003–2012), travaux sur le canal (2008–2010) et remise en état du puits en 2010.