Château de Bouzols à Arsac-en-Velay en Haute-Loire

Château de Bouzols

  • 43700 Arsac-en-Velay
Château de Bouzols
Château de Bouzols
Château de Bouzols
Château de Bouzols
Château de Bouzols
Château de Bouzols
Château de Bouzols
Château de Bouzols
Château de Bouzols
Château de Bouzols
Château de Bouzols
Crédit photo : Eponimm - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

Moyen Age

Patrimoine classé

Le château de Bouzols, ses terrasses, la chapelle, la maison de l'Intendant, les écuries et la maison Allirol, en totalité, situés sur les parcelles n° 40, 43, 46, 47, 48 et 840, figurant au cadastre section B : inscription par arrêté du 2 octobre 2015

Origine et histoire

Le château de Bouzols est un ancien château fort dont l'origine remonte au IXe siècle et qui a été remanié à plusieurs reprises. Il se dresse à 1,2 kilomètre au nord‑ouest du bourg d'Arsac‑en‑Velay, à 830 mètres d'altitude, sur un neck volcanique dominant la haute vallée de la Loire. Il fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques par arrêté du 27 février 1926. Le noyau primitif est constitué par une imposante tour maîtresse dont les bases sont attribuées au IXe siècle, tandis que le reste de l'ensemble est postérieur. La chapelle castrale dédiée à saint Eustache, implantée près de l'entrée, est d'origine romane et a été reconstruite au XVe siècle ; au‑dessus de la porte d'entrée subsiste un petit décor sculpté évoquant la Crucifixion.

Le premier seigneur connu est Ithier de Mercœur, mentionné dans une charte de mars 1046 et apparenté à l'évêque du Puy Étienne II de Mercœur, qui lui aurait donné la terre en fief. À sa succession, Renaud étendit la seigneurie par son mariage avec Béatrix, dame de Brive, et eut au moins trois fils parmi lesquels Hugues qui succéda en 1108. Les générations suivantes se succèdent aux mains de Bernard, puis de Géraud de Bouzols, qui, reconnu coupable du meurtre d'un chanoine, fut contraint d'aller combattre dix ans en Terre Sainte et mourut au siège de Saint‑Jean‑d'Acre en juillet 1191. La seigneurie passa ensuite par alliance à la famille de Saint‑Romain lorsque Guillemine, fille de Géraud, épousa Jaucerand de Saint‑Romain. Jaucerand entreprit des dons à la maladrerie de Brive, fit reconstruire le château, et partit pour Jérusalem en 1220, trouvant la mort trois ans plus tard.

Ses héritiers se succédèrent, parmi lesquels Jaucerand II puis Gui ; Gui rendit hommage en 1258 à l'évêque Guy III Foulques, futur pape Clément IV, et la lignée se poursuivit avec Pierre de Bouzols. Après la mort de Pierre et la régence de son épouse Amphelise de Solignac, Béraud, un de leurs fils, fit hommage en 1285 et épousa Stache de Gamelin en 1286. Le château passa par mariage à la famille de Polignac lorsque Catherine de Bouzols épousa Armand V de Polignac en avril 1300, puis changea de mains au XIVe siècle par succession et vente, aboutissant aux possessions des Beaufort. Guillaume III Roger de Beaufort, comte de Beaufort et vicomte de Turenne, rendit hommage de la seigneurie en 1352 et affecta des rentes et douaires sur les terres de Bouzols et de Fay.

Au terme des conflits de la fin du XIVe siècle, Raymond de Turenne, en lutte contre Louis Ier d'Anjou et ses alliés, se réfugia au château de Bouzols ; le siège mené par le sénéchal d'Auvergne Pons de Langeac dura plusieurs mois avant la reddition vers la fin de 1399. Les possessions passèrent ensuite à divers membres de la famille de Beaufort et de leurs alliés, avec des moments complexes de donations et d'hommages, notamment entre 1413 et 1420. Plus tard, la seigneurie devint l'héritage de la maison de La Tour et échappa puis revint à Antoine de La Tour avant sa mort en 1527. Aux XVIe et XVIIe siècles, le château connut plusieurs affrontements pendant les guerres de Religion et la Ligue. En 1621, Henri de La Tour vendit le domaine à la famille de Montagu, qui le conserva jusqu'à la Révolution. Joachim de Montagu revendit le domaine en 1808 à Jean‑Noël Beaud de Brive ; le château, négligé et abandonné au XVIIIe siècle, fit l'objet de premiers travaux de restauration en 1876 entrepris par le petit‑fils, Albert de Brive. Il est aujourd'hui la propriété de Jean‑Louis Beaud de Brive et de son épouse.

Sur le plan architectural, l'édifice présente deux états visibles depuis l'approche sud : une vaste terrasse aménagée aux XVIe‑XVIIe siècles devant un corps de logis daté des XIVe et XVIe siècles et remanié à la fin du XIXe siècle, et, en arrière, les vestiges de la tour maîtresse. À l'est et au nord, l'à‑pic naturel est protégé par une enceinte primitive construite en blocs d'arkose, qui pourrait avoir englobé un village bas au sud‑ouest. Le corps de logis, élevé au XVe siècle, a été percé de fenêtres tardivement ; l'une de ses faces présente trois fenêtres à traverses et une baie centrale à meneau de style troubadour, en vogue au XIXe siècle. Une tour d'angle du XIIIe siècle, en pierres de taille montées à joints fins et portant des marques de tâcherons, subsiste à l'angle sud‑ouest. La tour maîtresse conserve sur ses façades sud et ouest deux archères modifiées et deux baies percées probablement aux XIVe ou XVe siècles, et l'on a retrouvé parmi les vestiges des boulets de pierre d'environ cent kilos utilisés lors du siège de 1399. Au sud‑est, dominant la basse‑cour, un mur accolé au château livre une porte cavalière murée percée d'une porte piétonne, l'ensemble surmonté d'une bretèche probablement du XIXe siècle. Près de la façade nord, une citerne creusée dans le rocher est alimentée par un impluvium récupérant les eaux pluviales des toitures.

Liens externes