Château de Brancion à Martailly-lès-Brancion en Saône-et-Loire

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château fort

Château de Brancion

  • D482BIS
  • 71700 Martailly-lès-Brancion
Château de Brancion
Château de Brancion
Château de Brancion
Château de Brancion
Château de Brancion
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Château de Brancion
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Château de Brancion
Château de Brancion
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Château de Brancion
Château de Brancion
Château de Brancion
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Château de Brancion
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Château de Brancion
Château de Brancion
Château de Brancion
Château de Brancion
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Château de Brancion
Château de Brancion
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Château de Brancion
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Château de Brancion
Château de Brancion
Château de Brancion
Crédit photo : Phillip Capper de Wellington, New Zealand - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XIIe siècle, XIVe siècle

Patrimoine classé

Château de Brancion : restes, y compris ceux de l'enceinte, et porte de ville attenante (cad. A 288, 357 à 361) : classement par arrêté du 9 juin 1977

Origine et histoire du Château de Brancion

Le château de Brancion est un ancien château fort du XIIe siècle dont les vestiges dominent la commune de Martailly-lès-Brancion, en Saône-et-Loire, région Bourgogne-Franche-Comté. Il fait partie des quatorze sites réunis au sein de « La Route des châteaux en Bourgogne du Sud » et est ouvert au public. Les restes du château, y compris l'enceinte et la porte de ville attenante, sont classés au titre des monuments historiques par arrêté du 9 juin 1977. Établi sur un éperon barré qui contrôle un col de la route reliant Cluny à la Saône, le site offre depuis le donjon une vue sur le village de Brancion, son église romane et sur de vastes plaines et collines. Des traces d'une forteresse gauloise ont été repérées sur le rocher.

Pendant trois cents ans, la seigneurie appartint à la famille dite des Gros, dont les armes sont d'azur à trois fasces ondées d'or et la devise « au plus fort de la mêlée ». L'histoire de ces seigneurs est jalonnée de conflits et d'exactions qui provoquèrent des plaintes de l'abbaye et des bourgeois de Cluny, entraînant l'intervention du comte de Chalon, une chevauchée de Louis VII et un arbitrage de Philippe Auguste ; plusieurs seigneurs cherchèrent le pardon à Rome et d'autres partirent pour la Terre sainte. Aux XIIe et XIIIe siècles, les seigneuries de Brancion et d'Uxelles formèrent un ensemble contrôlé par les châteaux de Brancion et d'Uxelles, complété par Boutavant et Nanton. En 1259, Henri III Gros vendit Brancion et Uxelles au duc Hugues IV de Bourgogne, et pendant deux cent dix-huit ans Brancion fut le siège d'une châtellenie ducale avec garnison permanente ; les ducs y firent des aménagements, dont le logis de « Beaujeu ». Jean de Charette fut châtelain à la fin du XIVe siècle.

Après la mort de Charles le Téméraire en 1477, la terre passa dans le domaine royal et un châtelain nommé par la couronne succéda au châtelain ducal. En 1548, Jean III de Lugny prit le titre de comte de Brancion en tant que seigneur engagiste, puis Françoise de Lugny, devenue comtesse par son mariage avec François Chabot, succéda à la seigneurie. En 1562 le château accueillit des religieux de Tournus fuyant les Huguenots, et vers 1580 Jean de Saulx-Tavannes en fit un redoutable point de résistance de la Ligue catholique ; début octobre 1594, la forteresse fut prise et saccagée par les troupes du colonel Alphonse d'Ornano, lieutenant du roi, marquant le début de son déclin. À la mort de Claire-Françoise de Saulx en mai 1701, la seigneurie passa aux La Baume-Montrevel, puis, à l'extinction de cette famille en 1759, la châtellenie fut concédée à un avocat au Parlement de Dijon.

Démantelé et ruiné, le château fut acheté en 1844 par M. de La Roque puis vendu en 1860 à Victor de Murard de Saint-Romain. À partir de 1959, des travaux de remise en état furent entrepris par la famille de Murard de Saint-Romain et se poursuivirent dans les années 1960, concernant notamment les jardins, les fortifications, la salle de justice, les murs d'enceinte, la fresque et la cheminée du donjon ainsi que les toitures ; en 1977 Marie Antoinette Morierre-Bernadotte et son époux Jean Morierre-Bernadotte reçurent la médaille d'argent de la Société d'encouragement au progrès pour leur action. Après une fermeture décidée par la préfecture, l'association « La Mémoire Médiévale » a pris en 2005 la maîtrise d'ouvrage des travaux, organise l'ouverture au public et des animations culturelles dans le cadre d'un bail emphytéotique de cinquante ans avec le propriétaire François de Murard de Saint-Romain ; le site a accueilli 10 643 visiteurs en 2005 et des détenus en fin de peine du centre pénitentiaire de Varennes-le-Grand participent aux travaux de restauration.

Des fouilles menées en 2005 ont mis au jour un secteur d'habitat du haut Moyen Âge daté du VIIIe siècle, une portion de l'enceinte de l'an mil, le tracé du fossé d'enceinte et l'extension du cimetière adjacent à l'église. Sur le plan architectural, le château comportait trois enceintes successives, la porte de la ville perçant la troisième qui protégeait le bourg, et était flanqué de plusieurs tours dont la tour de Beaufort, la tour de la Chaul et la tour de Longchamp ; la porterie à deux tours figure parmi les premières du genre. Au centre, le donjon est une haute tour carrée en moyen appareil, avec un rez-de-chaussée aveugle et trois étages, comportant une chambre du seigneur appelée « retrait » ; il était autrefois couronné de créneaux et coiffé d'un toit pointu remplacé ensuite par une terrasse. À l'est du donjon s'appuie un logis seigneurial ruiné, percé de baies tréflées, rebâti à la fin du XIVe ou au XVe siècle sur des assises du XIIe siècle et flanqué de deux tours carrées dites du Préau et de la Gaîte, datant des XIIe-XIIIe siècles. Au sud subsistent des murailles à maçonnerie en arête de poisson appartenant à une construction antérieure au XIe siècle et la chapelle du château était placée sous le patronage de sainte Catherine. La propriété est privée mais ouverte à la visite.

Le lien précis entre les familles d'Uxelles et de Brancion reste mal établi ; lorsque Hugues « l'abandonné » ne revint pas de la croisade, Bernard III Gros fut inféodé de la terre de Brancion, événement que l'on rapproche soit de liens avec la famille de Neublans, soit de la volonté du comte de Chalon de placer un homme de confiance. Au fil du temps, la seigneurie porta également les armes et les titres des maisons de Bourgogne, Lugny, Saulx-Tavannes, La Baume-Montrevel et Murard de Saint-Romain.

Liens externes