Origine et histoire du Château de Brassac
Le château de Brassac, situé à Brassac (Tarn-et-Garonne, Occitanie), est une forteresse d’origine médiévale mentionnée dès le XIIe siècle. À la fin du XIIe siècle (1190), Raymond V de Toulouse acheta la seigneurie et confia la garde du donjon à Durand Mercader. À cette époque il ne s’agissait sans doute que d’un donjon protégé par un fossé; des occupations anglaises, notamment par Richard Cœur de Lion, marquèrent ensuite son histoire. Au XIIIe siècle le site fut fortement fortifié : on aménagea un puits, un mur d’enceinte ceinturant la colline et une palissade en bois, et les seigneurs de Brassac multiplièrent les dépendances de pouvoir et d’hommages, parfois envers le roi d’Angleterre. Après la croisade des Albigeois, la seigneurie passa sous l’autorité de l’évêque de Cahors puis d’Alphonse de Poitiers, puis fut rattachée au domaine royal lorsque ce dernier mourut sans héritier. Durant la guerre de Cent Ans les Galard de Brassac, d’abord proches des Anglais puis revenus au camp français, connurent plusieurs prises de la place forte, notamment lors des campagnes anglaises de 1346 et 1356 menées par John Chandos. Au XVe et XVIe siècles, la famille conserva le domaine ; en 1508 elle prit le nom de Galard de Béarn de Brassac et le château subit des épisodes de violence pendant les guerres de Religion, quand des soldats huguenots s’en emparèrent. En 1609 la seigneurie fut érigée en comté par Henri IV. La Révolution entraîna la spoliation des Galard et l’incendie du bâtiment ; l’essentiel de la partie haute fut alors arasé, à l’exception d’un côté remontant au XVe siècle. La famille parvint ensuite à racheter et restaurer le château, qui fut vendu en 1891 à Pierre Chabrié puis transmis à son fils Adrien, les Chabrié sauvant l’édifice de la ruine. En 1997 Madame de La Baume offrit la propriété à Gilles de Galard de Béarn de Brassac, descendant des anciens propriétaires, et le château est aujourd’hui ouvert aux visites. Inscrit au titre des monuments historiques en 1926, il a été classé en 1979. Sur le plan architectural, l’ensemble forme un grand quadrilatère de quarante mètres de côté, flanqué de quatre tours circulaires d’époque XIIe–XIIIe, dont les élévations supérieures ont en grande partie disparu. Les soubassements conservent des murs épais de deux à trois mètres et une dizaine de mètres de haut, des meurtrières et des canonnières, ainsi que trois salles de garde voûtées accessibles par un réseau de galeries et d’escaliers. Un corps de logis posé sur les substructures plus anciennes est conservé malgré les incendies, et des aménagements des XVe et suivants, comme des fenêtres et une tour polygonale abritant un escalier à vis, attestent des remaniements postérieurs. L’accès se fait par un pont en pierre qui remplace l’ancien pont-levis au‑dessus de douves en grande partie comblées; à proximité subsistent la motte d’un premier château et d’autres vestiges de fortifications.