Château de Brax en Haute-Garonne

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château de Brax

  • 4 Rue du Château
  • 31490 Brax
Château de Brax
Château de Brax
Château de Brax
Château de Brax
Château de Brax
Château de Brax
Château de Brax
Crédit photo : Didier Descouens - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XIIIe siècle, XVIe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Château : inscription par arrêté du 26 novembre 1946

Origine et histoire du Château de Brax

Le château de Brax, situé sur la commune de Brax en Haute-Garonne (Occitanie), présente un plan rectangulaire en brique typique de la transition entre le château fort et la demeure de plaisance de la Renaissance. Le corps de logis, d'environ 23 x 10 m2, est cantonné de quatre tours circulaires épaisses couronnées de créneaux et surmontées de flèches polygonales ; les toits sont en ardoise et ponctués de hautes cheminées. La façade principale donne sur le parc et s'ouvre par un perron à double rampe ; à la façade postérieure, côté rue, est accolé le bâtiment contenant le grand escalier. L'ensemble est ceinturé par un chemin de ronde soutenu par de faux mâchicoulis réalisés en encorbellement de briques et petites arcatures, et l'enceinte du domaine est fermée par un mur en brique. Le parc, situé à moins de deux kilomètres à l'est de la forêt de Bouconne, mesure environ 700 mètres d'est en ouest et 250 mètres du nord au sud ; il est traversé par le ruisseau de la Chauge, affluent du Courbet, et le château ainsi que l'entrée se trouvent dans le coin sud-ouest. On distingue dans le parc une zone boisée d'environ dix hectares et une zone arborée autour du château et des dépendances ; le patrimoine végétal comprend notamment un cèdre de l'Himalaya, un alignement de sept platanes proche du manège couvert, des chênes, des cyprès et des arbres pleureurs.

Le lieu-dit de Brax fut donné en 1352 par le comte de L'Isle-Jourdain à son vassal Arnaud de La Faya, en récompense du sauvetage de son père et des services rendus au roi de France ; cette donation, accompagnée du droit d'affouage, permit aux habitants de prélever du bois mort et d'élever un château fortifié. À partir de 1352, Arnaud de La Faya fit édifier un premier bâtiment fortifié destiné à repousser les incursions du Prince Noir ; des murs crénelés entouraient alors un logis flanqué de quatre tours circulaires. Le site semble peu transformé jusqu'en 1582, année où dame Françoise de Seysses, seigneuresse de Brax, épouse Jean de Polastron et, avec lui, fait construire un château de plaisance. Henri IV y séjourna quelques jours en 1600 lors d'une campagne de chasse. En 1784, Suzanne de Polastron apporta la propriété en dot à Jean‑Luc d'Hérisson ; les communs sont probablement édifiés par ce couple au XVIIIe siècle et la famille d'Hérisson resta propriétaire jusqu'à la mort sans descendance de Gabriel d'Hérisson en 1849. La famille de Pins‑Monbrun, ancienne seigneurerie de Brax, lui succéda en 1854 et fit ajouter en 1860 un bâtiment à la façade principale, modifiant la simplicité des lignes de l'édifice. Un violent incendie ravagea la toiture en 1930 ; la restauration entreprise par le comte de Pins‑Monbrun remplaça les tuiles plates par de l'ardoise.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, de 1940 à 1945, le château servit de refuge aux services spéciaux de la Défense nationale et, en 1942, accueillit un groupe du réseau Morhange ; des personnes enlevées y furent conduites dans les sous-sols pour y être interrogées et jugées, la « mesure D » se traduisant par des exécutions, et plus de soixante‑dix cadavres furent enterrés dans le parc ; en 1945, des résistants furent tués au fond du parc près d'une tour correspondant à l'ancien four banal. Le domaine fut acheté en 1943 par Antonin Cousin, de Sidi‑Bel‑Abbès, qui en fit sa résidence secondaire ; ses projets de transformation et d'abattage d'arbres motivèrent l'inscription du château à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques le 26 novembre 1946. Dans les années 1950 et jusqu'en 1967, le château appartint à l'architecte Jean‑Louis Gilet, grand prix de Rome et directeur de l'École des beaux‑arts de Toulouse. En 1967, l'Association de sauvegarde des enfants invalides (ASEI, aujourd'hui Agir, Soigner, Éduquer, Insérer) acquit le domaine et y créa un Institut de Développement de l'Audition et de la Communication devenu, dans les années 2000, une maison d'accueil spécialisée ; l'établissement accueille actuellement en internat trente-deux adultes atteints de surdicécité. La façade est du château a été ravalée en 1991, et l'Office national des forêts a réalisé un inventaire du parc et du bois en 2009. Face au projet de vente d'une grande partie du domaine annoncé par l'ASEI en 2020, la commune de Brax engagea des discussions pour l'acquérir ; une délibération municipale du 19 mai 2021 a autorisé le maire à lancer la procédure et, en 2022, la mairie est devenue propriétaire.

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