Période
XIIIe siècle, 1ère moitié XIVe siècle, limite XVe siècle XVIe siècle
Patrimoine classé
Le portail d'entrée, l'avenue du château (cad. C 739, lieudit le Bourg) ; les façades et les toitures des deux pavillons qui encadrent l'entrée (cad. C 382, 383, lieudit le Bourg) ; le corps de logis et les constructions qui lui sont adossées, en totalité ; les constructions adossées à la courtine sud et la tour médiane en totalité (cad. C 933, lieudit le Bourg) ; les vestiges de l'enceinte et de ses tours (cad. C 427 - 1, rue Charles-VII -, 428, 430, 732, 933, lieudit le Bourg) ; les façades et les toitures des bâtiments des écuries et des étables (cad. C 734, 764, 933, lieudit le Bourg) ; la chapelle en totalité (cad. C 933) ; la cour (cad. C 428, 430, 732, 933, lieudit le Bourg) ; la salle souterraine située sous la cour du château (cad. C 430) : inscription par arrêté du 22 février 2007
Origine et histoire du Château de Brécy
Le château de Brécy, situé place Saint-Firmin dans le bourg de Brécy (Cher, Berry), est le reliquat d'une importante demeure fortifiée présente depuis le début de la féodalité en Berry. Selon la légende, Sainte Solange de Bourges y fut enlevée puis décapitée vers 878 par le fils de Bernard, comte de Poitiers et de Bourges. La forteresse, dont la construction s'achève en 1246, passa vers 1249 à la maison de Lignières par le mariage de Jeanne de Nemours-Villebéon et de Guillaume IV, puis resta pendant près de trois siècles liée à cette famille. Charles VII séjourna fréquemment au château et y signa des ordonnances en 1460. En 1529, Brécy entra dans la famille de Culan par alliance ; la terre demeura dans cette famille du XVIe siècle au milieu du XVIIIe siècle, et, jusqu'à la Révolution, la châtellenie dépendit du roi en raison de la Grosse tour de Bourges. Le logis actuel a été bâti sur les fondations de l'ancienne maison forte à la fin du XVe ou au début du XVIe siècle ; sa façade sur cour est animée par deux tourelles polygonales dont l'une abrite l'escalier principal. À l'époque classique, des constructions se sont appuyées contre le corps de logis et la courtine sud, et un portail encadré de pavillons a remplacé l'ancien pont-levis. Un important programme de remise en état entre 1875 et 1900 a désorganisé les façades : certaines tours de l'enceinte ont été dérasées et les fossés comblés. Par arrêté du 22 février 2007, un ensemble de bâtiments et de parcelles a été inscrit au titre des monuments historiques, comprenant notamment le portail d'entrée et l'avenue, les façades et toitures des pavillons encadrant l'entrée, le corps de logis et les constructions qui lui sont adossées, les constructions adossées à la courtine sud et la tour médiane, les vestiges de l'enceinte et de ses tours donnant sur la rue Charles-VII, les façades et toitures des bâtiments des écuries et des étables, la chapelle avec ses restes de décors peints, ainsi que la cour du château et la salle souterraine située sous celle-ci. Le tracé de l'enceinte, tel qu'il apparaît sur le plan de Trudaine, est représentatif des plans géométriques des châteaux-cours du XIIIe siècle et accueillait le logis adossé à la courtine sud, les écuries et la chapelle. Des tours cylindriques saillantes, percées d'archères et couronnées de hourds en charpente, surmontaient les murs droits des courtines, elles-mêmes dotées d'un chemin de ronde, et de larges fossés défendaient l'approche du château. Une tour cylindrique, engagée dans le chemin de circulation sommant la courtine, présente une base talutée, des archères-canonnières au premier niveau et un hourd dont les madriers reposent sur des consoles en pierre en trois assises. Le site a conservé des tours saillantes, des restes de courtines, des murs de soutènement de terrasses et de jardins, ainsi qu'une salle souterraine voûtée sous la cour et le témoignage rare de trois galeries de circulation superposées dans le mur de courtine. À l'intérieur du logis subsistent de grandes cheminées du XVe siècle ; celle de la grande salle, ornée des armes de la famille de Culan et de leurs alliances, a été restaurée en 1873 par le statuaire berruyer Jules Dumoutet. Les vastes bâtiments des écuries datent du château médiéval, et des planches publiées en 1875 représentent l'édifice après les restaurations réalisées pour la famille de Villiers.