Origine et histoire du Château de Bressey-sur-Tille
Le château de Bressey, situé à Bressey‑sur‑Tille (Côte‑d'Or), est une résidence seigneuriale élevée sur l'emplacement d'une ancienne forteresse féodale et remaniée aux XVIIIe et XIXe siècles. Jusqu'au XVIIIe siècle, la seigneurie avait été partagée entre de multiples propriétaires ; en 1755 Jean‑François Le Mulier, conseiller au Parlement de Bourgogne, en réalisa l'unité et fit bâtir une élégante demeure. La construction s'est faite en deux grandes phases : une façade orientale de style Louis XIV existait déjà, puis, de mai 1786 à août 1788, le fils de Jean‑François fit appel à l'architecte Jean Caristie, d'origine milanaise, pour doubler la largeur du château et édifier une nouvelle façade néoclassique tournée vers Dijon. Les archives conservent les devis et les plans de ces travaux. Au début du XIXe siècle, la propriété échut à la famille d'Agrain. Sous la Révolution la famille émigra et le château fut réquisitionné et mis en vente comme bien national, mais les propriétaires parvinrent ensuite à récupérer l'édifice et à le transmettre à leurs descendants. Le château, ses dépendances et son parc sont classés Monument historique depuis 1992.
Le bâtiment, de plan rectangulaire, présente une architecture classique ; la toiture, peu pentue, est en ardoise et est ceinturée d'une corniche à balustres. L'allée de Dijon est encadrée par deux pavillons — l'Orangerie et les Écuries — qui précèdent une grille en fer forgé et la clôture du parc. Le jardin à la française comporte des allées cavalières, des canaux et des parterres de buis taillés. Le Grand‑Salon conserve un ensemble de boiseries et de sculptures attribué à Jérôme Marlet, reconnu pour ses travaux au Parlement de Bourgogne.
Le domaine a appartenu successivement aux sires de Bressey, à la famille de Champlitte‑Pontailler, à la famille Lemulier/Le Mulier, au marquis de Pradier d'Agrain, aux barons de Rivière, puis aux familles de Rivière, de Boissieu, Dumas de Mascarel, Duguet et de Bouillé, qui en sont les propriétaires actuels. La bibliographie cite notamment les travaux de l'abbé Courtépée et de Françoise Vignier pour l'histoire et la description de l'édifice.