Origine et histoire du Château de Brie-Comte-Robert
Le vieux château de Brie-Comte-Robert, situé dans la commune du même nom en Seine-et-Marne, est une fortification médiévale implantée à une trentaine de kilomètres au sud-est de Paris. Construit au XIIe siècle par Robert de Dreux, frère du roi Louis VII, il s'élève sur l'ancien domaine de Braia et s'organise en un plan carré ceinturé de douves, avec plusieurs tours et des courtines. Par héritage et mariage, notamment sous Jeanne d'Évreux qui épouse le roi Charles IV, la seigneurie et le château entrent dans le domaine royal et la résidence connaît d'importants aménagements, dont la chapelle Saint-Denis accolée à la tour Saint-Jean. Au fil des siècles le château sert de résidence seigneuriale et accueille de grands personnages, mais il subit aussi des dommages lors des conflits, notamment pendant la Fronde où il est pillé et partiellement détruit. Au XVIIIe siècle les tours et courtines sont ramenées au premier étage sur décision des propriétaires, puis le château est vendu comme bien national pendant la Révolution. Après des ventes à des particuliers et des transformations — la tour Saint-Jean ayant été rasée pour édifier une maison bourgeoise — la commune rachète l'ensemble en 1923 et le fait classer monument historique en 1925. Depuis 1982 l'association Les Amis du Vieux Château mène des fouilles archéologiques, des chantiers de restauration et des actions de mise en valeur du site. Un important programme de restauration lancé au début du XXIe siècle a permis de remonter partiellement des courtines à plus de six mètres, de restaurer la porte de Brie, de démolir la maison du XIXe siècle et de reconstruire partiellement la tour Saint-Jean selon les relevés archéologiques. Le centre d'interprétation du patrimoine, installé dans l'enceinte, présente une exposition permanente et accueille des activités pédagogiques et culturelles.
Le château occupe une surface d'environ 2 500 m2 et son enceinte carrée mesure près de 58 mètres de côté ; il est implanté dans une cuvette qui a permis la création de douves alimentées par des ruisseaux. L'enceinte compte des tours rondes d'angle et des tours engagées dans les courtines, ainsi que deux tours carrées servant de portes opposées au milieu des courtines sud-ouest et nord-est — une disposition considérée comme singulière en Île-de-France. Il n'existe pas de donjon indépendant : la tour-porte nord-est, dite tour Saint-Jean, faisait office de symbole seigneurial et s'élevait à une hauteur remarquable. La tour de Brie, de plan rectangulaire, s'ouvre vers la ville et le marché et sa porte, de la fin du XIIe siècle, a été restaurée.
Les investigations archéologiques ont mis au jour l’organisation interne du logis seigneurial, dont les corps de bâtiments adossés aux courtines libéraient une cour centrale carrée avec puits, et ont permis de restituer la grande salle d'apparat et ses aménagements. Les fouilles ont aussi révélé les fondations des communs, des granges et des logements de service, ainsi que les vestiges de la chapelle Saint-Denis, dont des fragments de remplage et de vitraux ont été retrouvés. Parmi les éléments techniques conservés figurent les rez-de-chaussée voûtés des tours, des latrines à système de chasse par circulation d'eau et les traces d'un ancien pont-levis dont des poteaux de chêne subsistent sous la passerelle actuelle. Les douves, larges d'environ quinze mètres et profondes de cinq mètres, et le mur d'escarpe constituent encore la structure défensive principale.
Aujourd'hui le site, restauré par étapes en collaboration avec les services régionaux du patrimoine et des architectes spécialisés, est accessible au public et accueille des manifestations culturelles comme la fête médiévale et le festival de marionnettes. L'association locale coordonne les fouilles, anime des visites et contribue à la conservation et à la valorisation des vestiges.
