Origine et histoire du Château de Brienne-le-du Château
Le château de Brienne-le-Château, dit château des Loménie, est une demeure de la seconde moitié du XVIIIe siècle située à Brienne-le-Château, dans le département de l'Aube en région Grand Est. Il s'élève au sommet d'un tertre, offrant une situation dominante à 33 mètres d'altitude sur la commune. Un premier château sur motte est attesté dès le Xe siècle et aurait été assiégé par Louis d'Outremer en 951 ; les comtes de Brienne sont mentionnés entre 950 et 1356. Une chapelle castrale dédiée à la Sainte-Croix est citée en 1166, et une description ancienne évoque un donjon à grosse tour de pierre, une grande cour avec écuries, pressoir et colombier ainsi que des jardins, vignes et buissons à l'extérieur. Le comté passa en 1640 à la famille de Loménie, qui acquit une grande influence à la cour à partir des années 1760. Étienne-Charles de Loménie de Brienne fut évêque, puis archevêque, cardinal et, en 1787, ministre d'État, tandis que son frère Louis-Marie-Athanase exerça les fonctions de secrétaire d'État à la guerre en 1787-1788 ; leur position motiva le renouvellement de la demeure seigneuriale. La reconstruction du château débuta en 1770 sous la direction de l'architecte Jean-Louis Fontaine et s'acheva en 1778, l'aménagement des abords se prolongeant quelques années afin d'obtenir la perspective actuelle ; le bâtiment fut inauguré le 25 août 1778. Lors de la bataille de La Rothière en 1814, Napoléon Ier dirigea les opérations depuis le château et y passa deux nuits ; selon Cassaigne, il aurait failli surprendre le général prussien Blücher en empruntant des souterrains, et l'assaut détruisit alors toutes les vitres de l'édifice. Le château resta dans la descendance des Loménie jusqu'en 1851, puis fut acquis par la princesse Théodore de Bauffremont, née Montmorency ; la maison de Bauffremont le conserva jusqu'en 1933. Après une vente et une période d'inoccupation, il connut une occupation durant la Seconde Guerre mondiale puis un état d'abandon jusqu'au début des années 1950. Le domaine fut converti en 1959 en hôpital psychiatrique départemental, aujourd'hui Établissement Public de Santé Mentale de l'Aube (EPSMA). L'édifice est un vaste bâtiment tout en pierre, d'architecture homogène et classique, à décor sobre inspiré de l'Antiquité, caractéristique de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Le château fait l'objet d'une inscription partielle au titre des monuments historiques : par arrêté du 4 juin 1935 ont été inscrits la grille d'honneur et le pont d'accès, les façades et toitures du château et des deux pavillons isolés avec leurs cours et escaliers extérieurs, ainsi que l'escalier d'honneur et l'escalier de service à l'intérieur. Un arrêté du 9 novembre 2023 a étendu la protection à divers éléments architecturaux et dépendances, notamment les accotements du pont d'accès, les façades et toitures des pavillons d'entrée, les couvertures en terrasse des sous-sols, l'ensemble des pièces du rez-de-chaussée et les trois escaliers, les deux niveaux de sous-sols comprenant les anciennes cuisines et leurs dépendances, les galeries souterraines reliant le château à ses pavillons, le pavillon Cardinal, le pavillon des domestiques (façades, toitures, escalier principal et sous-sol), les façades et toitures des écuries et du chenil, des maisons du potager et du pavillon de chasse Bauffremont, ainsi que les ruines du pigeonnier.