Origine et histoire du Château de Brosse
Le château de Brosse, en ruines, se situe sur la commune de Chaillac, dans l'Indre (région Centre-Val de Loire). Les vestiges offrent une porterie avec son guichet sans défense et, en face, d'importantes masses de maçonnerie dont l'une conserve une partie d'une tour polygonale, sans doute le corps de logis ; en avant se trouve un puits à margelle et des restes de murailles plus ou moins effondrées qui restituent le plan de l'ancienne forteresse. Du château médiéval subsistent un donjon circulaire et sa courtine du XIIIe siècle, bâtis sur une motte, ainsi que les tours qui les flanquent, remaniées au XVe siècle ; l'enceinte sommitale est également attribuée à la fin du XIIIe siècle. Le hameau de Brosse, qui entoure la forteresse, a conservé de très belles maisons anciennes. Édifié au Xe siècle, le castrum « Brucia » est mentionné en 974 par le chroniqueur Aimoin de Fleury. Au début du XIVe siècle, l'occupation du site par les vicomtes de Brosse prit fin avec le mariage de Jeanne de Brosse et d'André de Chauvigny, ces derniers quittant la place en 1322. Au début de la guerre de Cent Ans, la seigneurie s'étendait sur des dizaines de communes actuelles. Vers 1369, la forteresse fut prise et incendiée par le sénéchal anglais de Poitiers, Guillaume de Felynton, au cours de la guerre de Cent Ans ; elle appartenait alors à Guy Ier de Chauvigny, qui se trouvait à Paris au moment d'une attaque attribuée au sénéchal du Poitou, James d'Audelée. Ayant cessé d'être habitée par ses seigneurs au XVe siècle, elle fut rachetée en 1768 par Joseph de Fougières, qui entreprit de récupérer les pierres de parement, et la destruction se poursuivit jusqu'au XIXe siècle. Le site fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques par arrêté du 11 mars 1935. Le poète Émile Vinchon a évoqué ces ruines dans un de ses vers : « Tes ruines à Brosse ont la fierté de l'aigle, vainement le débris près de la tombe gît, Brosse ! Brosse ! à ce nom tout un passé surgit, un passé de bravoure où l'honneur est la règle ».
