Origine et histoire du Château de Brousse
Le château de Brousse, l’une des forteresses les mieux conservées du Rouergue, est un ancien château fort français élevé au Xe siècle, remanié au XVIe siècle et restauré au XIXe siècle. Il se dresse sur un éperon rocheux au confluent du Tarn et de l’Alrance, dans le village de Brousse-le-Château, au sud‑ouest du département de l’Aveyron, en région Occitanie. Construit pour contrôler le passage du Tarn, il est cité pour la première fois en 935.
La seigneurie passe ensuite entre plusieurs familles, dont Ermengaud et Adélaïde de Carcassonne, puis Garsinde de Rouergue ; elle appartient longtemps à une lignée issue du Rouergue qui règne sur le site pendant cinq siècles et compte parmi ses membres des personnages tels que Raymond de Saint‑Gilles, Richard, plusieurs Hugues, Bernard, Bérenger, Guy, René, Antoine, Laurent, Charles, Samuel et Louis. Au XIVe siècle, un épisode notable marque l’histoire du château : Jean Ier enlève Hélène de Châteauneuf, une expédition royale en 1348 la libère et le château est alors assiégé et partiellement brûlé.
En 1700, Gilles de Grandsaignes acquiert la forteresse ; avant la Révolution, Jean‑François Peyrot de Valhausy en devient propriétaire, puis sa fille Caroline hérite du bien. Son époux Joseph Delauro vend le château à la commune en 1839, et la commune prend le nom de Brousse‑le‑Château en 1919. À partir de 1963, l’association « Vallée de l’Amitié » entreprend des restaurations ; aujourd’hui, le foyer rural de la commune gère le site et y organise des expositions temporaires. Le château est ouvert à la visite.
Protégé au titre des monuments historiques, il est inscrit en 1937 puis son statut est modifié par un classement en 1943. L’enceinte est complète et les tours restent largement visibles ; le chemin de ronde repose sur des arcs portés par des corbeaux. Les remparts occupent la plate‑forme qui domine le village ; la muraille côté village, flanquée de tours (on en comptait six), s’ouvre par une porte donnant sur un passage voûté creusé dans le roc, puis une petite montée mène à la cour intérieure. Les courtines datent du XVe siècle.
Parmi les tours, la tour du Prisonnier, la tour de la Princesse et la tour Picarde — dont il ne subsiste que les fondations et qui, avec 45 mètres, fut la plus haute du Rouergue — ainsi que la tour à gorge ouverte défendant la pointe nord‑ouest méritent une mention particulière. Le logis seigneurial, de plan carré, occupe la pointe sud‑est de l’éperon ; côté Tarn il est pourvu de mâchicoulis. Des éléments de confort ont été introduits à la Renaissance, l’escalier d’honneur date du XVIIe siècle et de larges ouvertures y sont percées au XVIIIe siècle. Le jardin aménagé du château associe simples et rosiers anciens.
Les armoiries liées au lieu comprennent notamment celles du Rouergue (de gueules à un léopard lionné d'or), des Arpajon (de gueules à la harpe d'or) et des Grandsaignes (d'azur, au bras d'argent posé en fasce arraché de gueules), ainsi que des blasons de familles historiquement associées au site.