Origine et histoire du Château de Broussette
Le château de Broussette, situé à Reilhac (Cantal), conserve une des deux tours carrées de l'édifice primitif. Construite en appareil régulier, cette tour a été rabaissée de deux niveaux et coiffée d'une toiture à quatre pans reposant sur de faux machicoulis. Plusieurs niveaux voûtés subsistent ; on y accédait autrefois par un escalier extérieur en bois donnant sur une porte au deuxième étage. À l'intérieur, des éléments d'origine ont été préservés : un escalier à vis, des sols dallés et en tomettes, des coussièges, la voûte d'ogive du premier étage et une table armoriée entourée d'une accolade reposant sur deux culots à masque humain. La porte du premier étage porte une inscription en lettres gothiques cursives, Christus rex venit in pace, Deus homo factus est, identique à celle de la tour de Pesteils. Le reste de l'ancienne fortification fut détruit aux XVIe et XVIIIe siècles et remplacé par un corps de logis aux dispositions classiques ; les aménagements intérieurs datent surtout du XIXe siècle. À proximité, une chapelle gothique, édifiée en 1335 par Eustache Fabri, présente un chœur voûté en pans d'ogives et une baie en forme de rosace ; elle est très bien conservée. Le domaine s'inscrit dans un parc paysager agrémenté de terrasses et de pavillons du XVIIe siècle. La seigneurie appartint d'abord à la famille Fabri : Benoit Fabri, fils de Guillaume Fabri, y résidait et dirigeait les travaux de l'artillerie du Louvre, et son fils Eustache, bailli des Montagnes d'Auvergne, fit construire la chapelle en 1335 et fut inhumé en 1354 dans une autre chapelle qu'il avait fondée à l'église de Saint-Paul-des-Landes. Par le mariage d'Humberte Fabri avec Jean de Cayrac vers 1380, Broussette passa à la maison de Cayrac ; Jean de Cayrac est mentionné seigneur en 1464. La terre passa ensuite à la maison d'Escorailles à la suite d'une transaction de 1571 entre un Antoine de Cayrac et Guyon d'Escorailles, Jeanne d'Escorailles étant dame en 1592. Après les Escorailles, la propriété revint à la famille Roquemaurel, puis, par le mariage de Catherine de Roquemaurel avec Charles de Veyre en 1638, elle entra dans la maison de Veyre. La famille Delzons occupe ultérieurement le château ; parmi ses membres figurent le magistrat et historien Alexandre Delzons (1800-1859), fils du général Alexis Joseph Delzons (1775-1812), ainsi qu'Aglaée Delzons, mère des frères Charmes — Francis Charmes, directeur de la Revue des Deux Mondes ; Xavier (1849-1919), fondateur du Comité des travaux historiques et scientifiques et membre de l'Académie des sciences morales et politiques, qui s'occupa d'entretenir le parc ; et Gabriel (1850-1886), journaliste et auteur d'études sur plusieurs pays.
