Période
XVe siècle, 4e quart XVIe siècle, XVIIe siècle, 1ère moitié XVIIIe siècle
Patrimoine classé
Château en totalité (corps de logis avec ses décors, tours, murs d'enceinte, bâtiments secondaires) ; parties construites du jardin (terrasses nord-ouest, escalier monumental, bassin, nymphée, couloir coudé) ; emprise du parc telle qu'elle est délimitée sur le plan dit plan Anselme (cad. D 114, 121 à 124, 126 à 140, 142, 143, 149 à 156, 645, 667, 669, 670) : classement par arrêté du 3 septembre 1996
Origine et histoire du Château de Buoux
Le château de Buoux se situe au cœur du massif du Luberon, dans le Vaucluse. L'édifice a des origines médiévales : la construction initiale est datée du XVe siècle, puis le domaine a été remanié et complété à la fin du XVIe siècle, avec notamment l'enceinte et des échauguettes. Au XVIIe siècle, les travaux ont surtout porté sur l'intérieur (chapelle peinte, cheminées monumentales, gypseries) et sur la création du parc. Au début du XVIIIe siècle, un grand bâtiment de style classique fut entrepris pour remplacer l'ancien château, mais ces travaux restèrent inachevés. La possession des terres au Moyen Âge est mal définie : une hypothèse rattache le site à la famille Bot, descendance de saint Mayeul de Cluny, tandis que des écrits de 1326 attribuent la zone aux comtes de Forcalquier, en particulier à Guillaume de Forcalquier. Le 12 avril 1418, Bérenger de Forcalquier céda les terres de Buoux, dont le château, à son chambellan Lancelot de Pontéves. Des agrandissements importants sont attribués à Ange Ier de Pontevès à la fin du XIVe siècle, qui aurait ajouté trois ailes et prévu un passage couvert entre deux cours ; Gabriel de Pontevès procèda ensuite, au XVIe siècle, à un réaménagement des façades et des baies. Pompée de Pontevès mena, à la fin du XVIe siècle, des travaux sur les bâtiments entourant la seconde cour et sur les aménagements extérieurs. Au XVIIe siècle, Louis de Pontevès, marquis de Buoux, fit agrandir et embellir le château et aménager des jardins à la française en terrasses, avec un escalier monumental et une fontaine à cascatelles. Jean‑François Elzéar de Pontevès lança au XVIIIe siècle une campagne de reconstruction avec l'adjonction d'une aile néoclassique, mais il mourut sans descendance en 1725 et les travaux furent interrompus par la Révolution. Après des changements de propriétaires sans moyens suffisants, Joseph Louis d'Anselme racheta le château le 1er avril 1812 ; il resta dans cette famille jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le 6 mai 1945, la propriété fut acquise par l'« Œuvre des colonies de vacances de Cavaillon », puis la commune de Cavaillon reprit le château et son parc le 20 septembre 1946 pour 1 100 000 francs. Le site appartient depuis 1987 au Parc naturel régional du Luberon et il est classé au titre des monuments historiques depuis le 3 septembre 1996. Le château accueille aujourd'hui un centre de vacances et d'éducation à l'environnement du réseau Léo Lagrange et le centre régional de sauvegarde de la faune sauvage. Sur le plan architectural, le château présente une demeure seigneuriale en « U » flanquée de quatre bâtiments plus anciens à l'extrémité est ; ces dispositions forment deux cours intérieures. Le bâtiment révèle une base médiévale enrichie d'apports de la Renaissance et de remaniements ultérieurs ; les façades, les ouvertures et les aménagements intérieurs reflètent ces phases successives. Le jardin originel se présente comme un ensemble de jardins à la française situé au nord du logis principal. Le Parc naturel régional du Luberon conduit actuellement des travaux d'aménagement et de restauration du domaine.