Origine et histoire du Château de Buranlure
Le château de Buranlure, ancienne place forte du Berry, a été édifié pour la famille de Vinon à la fin du XVe ou au début du XVIe siècle, peut‑être en partie après 1524. Il se situe sur la commune de Boulleret, dans le Cher. Devant le logis s’ouvre une basse‑cour en demi‑cercle qui conserve un colombier, des écuries et des granges ; ces bâtiments sont percés de lucarnes en pierre sculptée de style Renaissance. Au XVIIIe siècle, un pont de pierre à une arche a remplacé l’ancien pont‑levis et donne accès au château ; l’entrée de la cour intérieure se fait sous une tour carrée. La cour est bordée par des constructions qui réemploient les vestiges du château féodal primitif. En face de l’entrée, un bâtiment du XVe siècle occupe le fond de la cour ; sa façade est divisée par une tourelle d’escalier et percée de fenêtres ornées de colonnettes ou de moulures prismatiques. Les ailes nord et sud, plus récentes, datent respectivement de 1550 et de la période 1600–1650. Aux XVIe et XVIIe siècles, les murailles extérieures ont été percées de grandes fenêtres. Au premier étage de l’aile sud se trouvent une chapelle et une salle dont le manteau de cheminée porte une frise de style Renaissance représentant un combat de cavaliers mythologique. La seigneurie de Buranlure, dépendant du comté de Sancerre, a joué un rôle défensif entre les XIVe et XVIe siècles, notamment sous la famille de Bar. Situé sur l’ancien lit de la Loire, à la frontière entre le domaine du roi de France et la Bourgogne, le château servit de base aux troupes royales pendant la guerre de Cent Ans, en particulier à partir de 1420 lorsque les Anglo‑Bourguignons occupèrent Cosne. Pendant les guerres de Religion, Antoine de Bar leva une troupe pour soutenir le maréchal Claude de La Châtre de La Maisonfort lors du siège de Sancerre en 1573. Délaissé peu à peu par la famille de Bar, le domaine fut vendu en 1769 à la famille Perrinet‑Langeron, qui transforma le petit château en métairie ; cette utilisation agricole, active jusqu’au début du XXe siècle, préserva cependant l’essentiel des structures anciennes. En mauvais état à la fin de la Seconde Guerre mondiale, le château fit l’objet d’importants travaux de restauration entrepris dès 1944 par Arnaud de Vogüé, soucieux de lui rendre son aspect originel ; il appartient encore aujourd’hui à la même famille. Le château a été classé monument historique par arrêté du 25 mai 1944. Il est ouvert au public en juillet et en août ainsi que lors des Journées européennes du patrimoine, et il a servi de décor à plusieurs films et téléfilms, parmi lesquels Le Grand Inquisiteur (1979), Parking (1985), Dandin (1988), D’Artagnan et les Trois Mousquetaires (2005), Henri 4 (2010) et la série La Commanderie (2010).