Origine et histoire du Château de Buy
L'ancien domaine du château de Buy, situé dans la commune d'Antilly en Moselle à l'extérieur du village sur la route départementale 2 reliant Metz à Guénange, est mentionné dès 1188. La demeure est entourée d'un mur de clôture bordé de quatre pavillons carrés percés de meurtrières, et le logis, de plan rectangulaire, a été remanié : les fenêtres à meneaux ont été remplacées par des baies en arc segmentaire. Pendant la Réforme (vers 1560) la propriété était déjà pourvue d'éléments défensifs. Le logis a été réédifié au début du XVIIe siècle et modifié intérieurement au XVIIIe siècle; un puits atteste de ces travaux. La double porte fortifiée, datée de 1604 et antérieure à la guerre de Trente Ans, paraît avoir été conçue comme l'entrée d'un couvent de moines défricheurs ; son fronton porte l'inscription latine «Vive ut visas» (vis ta vie). Buy appartenait à la puissante famille messine des Heu, seigneurs d'Ennery ; Nicole IV de Heu vendit la seigneurie en 1602 à Jean de Saint-Aubin, bourgeois et marchand de Metz, et à sa femme Dorothée Le Duchat, et la seigneurie resta dans la première moitié du XVIIe siècle aux mains des familles Saint-Aubin et Le Duchat. Vers 1656 la seigneurie était tenue par Louis Maillet, également de religion réformée. Par la suite la seigneurie semble avoir été partagée entre plusieurs titulaires : Jean Tiersant, président aux requêtes du Palais à Metz (mort en 1713), Claude-Nicolas Perain de Buy, receveur des derniers patrimoniaux de la ville de Metz (mort en 1760), et Jean-Nicolas-Étienne de Bock, lieutenant des maréchaux au département de Thionville et gouverneur de Sierck (vers 1781) ; ce dernier possédait la moitié de la seigneurie avec le château entouré de fossés et une maison de fermier. L'autre moitié appartenait peu avant la Révolution à Auguste-Charles-Louis Ancillon de Jouy, conseiller au Parlement de Metz, commandant de cavalerie et chevalier de la Légion d'honneur (mort le 27 septembre 1857). Au XIXe siècle le château appartint à la famille Ancillon de Jouy, puis passa par héritage en 1887 au comte Marie-Victor de Vernou-Bonneuil. Restauré après 1960, le domaine a abrité une discothèque connue sous le nom de «Le Manoir», fréquentée par la population gay de la région messine, qui a depuis fermé définitivement ses portes. Le site est inscrit à l'inventaire des monuments historiques depuis février 1997.