Origine et histoire du Château de Buzay
Le château de Buzay est situé à La Jarne, en Charente‑Maritime. Il a été construit de 1771 à 1776 d'après les plans de l'architecte parisien Nicolas Ducret, codessinateur avec Gabriel et Soufflot des plans de la cathédrale de La Rochelle. L'édifice illustre le style Louis XVI par ses toitures : un dôme à pans coupés sur plan rectangulaire pour la partie centrale et des combles distincts sur les pavillons latéraux. Un péristyle rythmé de colonnes et de pilastres ioniques évoque l'influence des demeures parisiennes de l'époque. Le château a conservé, à l'exception de la disparition d'un pigeonnier, l'essentiel de sa disposition d'origine. La façade est centrée par un pavillon coiffé d'un comble à brisis plus élevé que les autres toitures, flanqué d'avant-corps latéraux. Les fenêtres sont hautes, à petits carreaux, et surmontées de discrètes sculptures de guirlandes reprises à l'intérieur. Les pièces du rez-de-chaussée conservent leurs lambris et leurs motifs sculptés, floraux ou allégoriques ; des peintures grises y ont été ajoutées au XIXe siècle. La chapelle, petit édifice rectangulaire de style Louis XV, concentre sa décoration sur la porte d'entrée. À l'arrière, le bâtiment des domestiques est contemporain de la construction et des porcheries ont été ajoutées au XIXe siècle aux dépendances agricoles. La seigneurie de Buzay appartint à la famille Barbot ; le nom de Buzay serait celui d'une abbaye située dans l'actuelle Loire‑Atlantique. En 1687, Pierre Harouard, armateur à La Rochelle, acheta la seigneurie de La Jarne et la transmit à son fils Étienne‑Henri Harouard du Beignon. En 1771, Pierre‑Étienne Harouard du Beignon fit édifier sur le site une « maison des champs » ; il publia ensuite des ouvrages de botanique et d'agriculture. Le château passa par alliance à la famille de Chérade de Montbron, qui en est restée propriétaire, et le logis du Bois Not lui a été réuni au XIXe siècle. Un plan de 1776 a fixé l'organisation des abords : côté cour, une pelouse dont le dessin a été rétabli en 1937 (à l'origine la cour était divisée en deux par un muret) ; côté jardin, des broderies de buis en formes de coquilles et de rinceaux, refaites en 1920 d'après le modèle du château de Villandry et rehaussées des couleurs de l'ardoise et de la tuile pilée. Le parc présente un réseau d'allées géométriques, des ronds‑points, des chambres de verdure et des pièces d'eau, tracés dans l'esprit du traité de Dézallier d'Argenville ; l'allée des pins crée une perspective de 750 mètres. Le château, la chapelle, les dépendances et le parc, avec l'hémicycle et l'allée traversant la parcelle du Ranclos, ont été classés monuments historiques par arrêté du 4 juin 2004, remplaçant des arrêtés promulgués en 1950. Le site est ouvert à la visite tous les jours du 1er juillet au 30 septembre de 14h30 à 17h30.