Origine et histoire du Château de Cadreils
Le château de Cadreils est situé à Berrac (Gers), non loin de Saint-Martin-de-Goyne, entre Lectoure et Condom. Le château actuel a été élevé à la fin du XVIIe siècle par les seigneurs de Berrac de Cadreils sur les bases d’un bâtiment du XVe siècle correspondant à un pavillon trapu au nord et à la tour ronde d’angle nord‑ouest. Le corps quadrangulaire ouest, la tour carrée du sud‑ouest et les ailes ont été ajoutés ultérieurement, ce qui rend difficile la détermination d’un premier bâtiment de type gascon. Une galerie porte la date de 1689 et l’intérieur a été remanié au XVIIIe siècle, notamment l’escalier. Le château est une propriété privée de la famille Gayet et n’est pas ouvert au public. Durant la Seconde Guerre mondiale, des réfugiés évacués de la commune de Saint‑Louis (Haut‑Rhin) ont été abrités dans cette demeure. L’édifice s’organise autour d’un corps principal quadrangulaire auquel se raccordent à l’est des bâtiments annexes formant une cour fermée par un mur, sur une dénivellation d’environ cinq mètres. La façade principale, à l’ouest, est à un étage sur rez‑de‑chaussée marqué par une moulure simple ; elle présente trois travées percées de grandes fenêtres de style classique et est flanquée au nord d’une tour ronde et au sud d’une tour carrée en légère saillie. Malgré sa datation de la fin du XVIIe siècle, la construction conserve une austérité encore médiévale ; bien qu’elle n’eût pas vocation défensive, elle était entourée de douves sèches à l’ouest. Le côté nord rassemble des constructions disparates, tandis que la façade sud offre au premier étage une galerie de quatre arcades en anse de panier bordée d’un garde‑corps à balustres en double poire et surmontée d’un fronton triangulaire à modénature soignée. Plutôt que d’être symétrique sur toute la longueur, la galerie cesse vers l’est pour laisser place, à gauche, à une grande baie à meneaux et, à droite, à une fenêtre étroite ; le rez‑de‑chaussée ne présente que quelques ouvertures sans décoration particulière. L’escalier intérieur, restauré, est un escalier tournant à retours avec jour. Les douves sèches sont franchies par un pont dormant décoré de boules de lavande ; le portail sud porte la date de 1689 sur la clé de son arc et ses vantaux sont ornés de caissons. Sur le chemin menant au château se trouvent une fontaine et un pigeonnier de type « pied de mulet » qui porte l’inscription 1690 (une autre mention indique 1685). L’élévation et les toitures sont inscrites aux monuments historiques depuis 1973.