Origine et histoire du Château de Caillac
Le château de Caillac, aussi appelé Calhac, se situe à Vézac dans le Cantal ; il est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 10 novembre 1997 et possède un parc remarquable. Le bâti résulte d'aménagements sur une forteresse médiévale : au XVIe siècle on a ajouté un escalier et une travée de façade, au XVIIe siècle la façade est a été habillée, et les décors intérieurs datent des XVIIIe et XIXe siècles (boiseries, décors peints). Le château s’élève dans les prairies de la vallée, près du cours de la Cère ; il comprend deux corps de logis en équerre et une grosse tour ronde d’angle. La façade d’entrée présente un ordonnancement de la Renaissance, comparable à celui de Messilhac, et ouvre sur un escalier droit de style Renaissance. Le domaine comprend une ferme et un moulin, ainsi qu’un parc planté au XIXe siècle considéré comme un arboretum dans la région, aujourd’hui en état d’abandon.
Le nom de Caillac (Calhac) apparaît dès le Xe siècle dans le testament d’Agnès de Mels, épouse de Gilbert II, vicomte de Carlat. Géraud de Reilhac, héritier par sa mère Agnès de Mels, est mentionné comme seigneur et décède en 1004. En 1302, Bertrand de Calhac est signalé comme seigneur et payeur de rentes au cénobier du monastère d’Aurillac. Thomas d’Orbec, capitaine de Carlat, acquit le château avant de le revendre en 1483 à François Chaumeil. François Chaumeilh, fils d’Hugues et bailli de la vicomté de Murat, fut anobli en 1486 ; n’ayant pas de descendance il transmit le domaine à son neveu François II Chaumeilh, capitaine et gouverneur de Boulogne en 1574. Ce dernier et son épouse Hélène de Montamat n’eurent qu’une fille, Marguerite de Chaumeil, qui épousa vers 1570 Antoine de Buisson, seigneur de Bournazel.
La famille de Buisson de Bournazel donna notamment François de Buisson de Bournazel, gouverneur et sénéchal de Rouergue, qui épousa Florette de Morlhon Sanvensa en 1592 ; en 1657 il vendit la moitié de la terre de Caillac à Jean-Annet de Noailles, abbé de Valette et du Broc, qui l’engagea auprès de Jean-Gaspard de Boschâtel. Gaspard-Joseph de Boschâtel acquit Caillac et mourut sans héritier en 1742 ; sa sœur Marie-Claude de Boschâtel (1692-1770), épouse de Jean-Baptiste de Beauclair, hérita alors du domaine. La famille de Beauclair transmit le château, parmi d’autres descendants, à Géraud de Beauclair (1733-1804) puis à Aimée-Henriette de Beauclair qui épousa en 1807 Jean-François de Malet de La Farge ; leur fils Albert de Malet de La Farge (1809-1869) vendit les domaines à M. Marty, négociant à Aurillac.
La famille Marty, originaire de Valuéjols et fixée à Aurillac, acquit Caillac ; Pierre Marty, décédé en 1874, possédait alors plusieurs domaines dont Caillac et Le Dat. Félix Marty s’établit au château, y entreprit des travaux et eut deux enfants, Marie (1876) et Pierre Marty (Nice 1868-1940), ce dernier devenu naturaliste et savant amateur. Pierre Marty, formé en partie à Caillac, mena de nombreuses recherches en botanique, paléontologie et autres disciplines, publia environ 110 travaux et localisa notamment des gisements de cinérite dans le Cantal ; il contribua aussi à l’aménagement du parc et de l’arboretum. Il se maria avec Marie Boisse de Black qui l’assista dans ses recherches ; la famille Boisse comptait parmi ses membres des personnalités scientifiques comme Adolphe Boisse (1810-1896). Âgé et sans descendance directe — sa fille Jeanne Marty étant décédée en 1917 — Pierre Marty confia le domaine à son amie Germaine Chirac, grand-mère de la famille Stehelin, qui recueillit la succession.
Sous la famille Stehelin le moulin et la ferme furent habités, mais le château et le parc furent délaissés pendant plusieurs décennies et leur mobilier fut pillé. Dans les années 1970-1980, des groupes de jeunes utilisèrent le château comme base et procédèrent à quelques réparations (murs, installations sanitaires, canalisations). Le château ne se visite pas. Parmi les sources principales figurent l’ouvrage de Vincent Flauraud "Caillac, un château, un domaine de Haute-Auvergne" (1999) et le Dictionnaire statistique de Jean-Baptiste de Ribier du Châtelet.