Château de Cambayrac à Castanet dans le Tarn-et-Garonne

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château de Cambayrac

  • Le Bourg 
  • 82160 Castanet
Château de Cambayrac
Château de Cambayrac
Château de Cambayrac
Château de Cambayrac
Château de Cambayrac
Château de Cambayrac
Château de Cambayrac
Crédit photo : Thérèse Gaigé - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVIe siècle, XVIIe siècle, XVIIIe siècle, XIXe siècle

Patrimoine classé

Les façades et toitures du château ; en totalité, toutes ses annexes, à savoir les dépendances du château avec leurs murs de clôture et portails, le pigeonnier, les bâtiments et la cour de la ferme, le grenier à grains, à l'exception des intérieurs de la ferme (cad. A1 147, 150, 151, 154) : inscription par arrêté du 9 juin 2006, modifié par arrêté du 25 mars 2022

Origine et histoire du Château de Cambayrac

L’ensemble de Cambayrac comprend un logis du XVIe siècle, une ancienne chapelle du XVIIe siècle, des communs et une ferme organisés sur les quatre côtés d’une cour au XVIIIe siècle, ainsi qu’un grenier à grains du XIXe siècle ; cet ensemble illustre l’architecture rurale vernaculaire. Les bâtiments sont élevés en maçonneries de moellons de calcaire et de grès, la pierre de taille étant réservée aux encadrements de baies et aux chaînes d’angle ; le château présente un plan rectangulaire et une tour d’escalier hors‑œuvre sur la façade sud qui sert d’entrée. Peu d’aménagements anciens subsistent à l’intérieur, le décor d’origine se limitant vraisemblablement aux cheminées. Le domaine est lié dès l’origine à la seigneurie de Castanet : la famille féodale de Castanet est connue depuis le XIIIe siècle ; son dernier représentant direct, Guyon, meurt en 1375, puis la seigneurie passe à la maison de Faudoas et, par mariage, à Pierre d’Armagnac en 1377 ; ses descendants reprendront ensuite le nom de Castanet. Un module d’habitation médiéval repéré dans les communs atteste une occupation du site à la fin du Moyen Âge, comme le montrent une demi‑croisée chanfreinée et des jours chanfreinés ; des éléments domestiques (cheminée, évier, placards) confirment la fonction d’habitation de ce bâtiment. Cambayrac apparaît pour la première fois dans les archives en 1452, lorsqu’Arnaud ou Armand de Castanet en donne le bail emphytéotique ; en 1488 il reçoit la reconnaissance de cette métairie, et un premier corps de logis semble avoir été édifié dans la seconde moitié du XVe siècle. Les latrines du pignon ouest et des ouvertures aujourd’hui obturées sur le pignon est et le mur nord témoignent de cet état ancien. En 1467, Jean de Castanet fonde une chapellenie sur le site, entraînant vraisemblablement la construction d’une modeste chapelle dont le profil de voûtes et le chanfrein de la porte renvoient aux modèles stylistiques de la fin du XVe siècle ; ce lieu de culte privé se rapproche des exemplaires funéraires connus ailleurs. En 1585, Cambayrac est donné à Georges de Castanet, qui en fait sa résidence ordinaire ; le logis principal est alors vraisemblablement agrandi, avec l’adjonction de la tour d’escalier en vis de pierre et la reprise des croisées, et le pigeonnier à arcades paraît relever de la même campagne, partageant les mêmes moulures toriques que la chapelle. Un bâtiment d’angle de la ferme est daté du XVIIe siècle, comme en témoignent certaines ouvertures et jours chanfreinés. En 1669, Antoine de Castanet sollicite et obtient en 1672 l’érection d’une nouvelle chapelle privée sous le vocable de l’Assomption, à la condition que le prêtre, choisi par le seigneur et présenté à l’évêque de Rodez, bénéficie d’une rente annuelle de 12 livres ; cette fondation suggère soit l’insuffisance de la chapelle antérieure, soit la disparition de sa rente initiale. Au XVIIIe siècle, après un mariage apportant une dot significative, le logis est partiellement remanié : percements de fenêtres au tracé segmentaire et réaménagement intérieur en salons, chambres et antichambres, comme l’atteste un état du mobilier de 1792 ; la ferme sur cour est complétée par de nouvelles constructions, et une date commençant par « 17‑‑ » reste visible dans le poulailler. Le portail d’entrée des communs, daté de 1762 sur le claveau, est édifié sous la même famille ; en 1787 François de Castanet donne le domaine en fermage à l’exception du château. Pendant la Révolution, ses fils émigrent et le domaine, confisqué comme bien d’émigrés, est vendu comme Bien National, mais la veuve de François parvient à le racheter et les enfants retrouvent la jouissance sous la Restauration. Le portail de la ferme est repris en 1852, et d’importants travaux de la fin du XIXe siècle modifient l’intérieur du logis : les anciennes cheminées sont supprimées au profit de manteaux simples en marbre, une nouvelle porte est posée à la tour, la couverture conique et des lucarnes‑frontons sont aménagées. Après la Seconde Guerre mondiale, des restaurations concernent menuiseries, papiers peints, enduits au ciment au rez‑de‑chaussée, la création d’une cuisine « moderne », l’apport d’une cheminée de réemploi et la pose d’armoiries en pierre au‑dessus de la porte de la tour. Le château est ensuite abandonné entre 1978 et 1998 ; une campagne de restauration commence en 2000 par la réfection des toitures du logis, suivie en 2002 par le remontage d’une partie de l’aile sud‑est de la ferme. L’ensemble de Cambayrac est protégé au titre des Monuments historiques en 2006, avec les façades et toitures du château et la totalité des autres bâtiments, l’arrêté ayant été modifié ensuite. En 2013, des travaux importants altèrent profondément le site : l’intérieur du château est vidé de ses aménagements (sauf un évier en pierre au rez‑de‑chaussée et des latrines sous comble), les pièces du rez‑de‑chaussée sont décaissées d’au moins 80 cm et les sols des communs subissent des transformations similaires ; dans la ferme, les aménagements de l’étable et de la grange (poteaux et stalles en bois, dallage et pavement) ont disparu, remplacés par des dalles en ciment.

Liens externes