Origine et histoire du Château de Campagnac
Le château de Campagnac, situé à 4,7 km au nord‑ouest de Sarlat‑la‑Canéda, prend son origine dans un premier ouvrage construit au XIIIe siècle. L'édifice actuel comprend des parties datées des XIVe, XVIe et XIXe siècles. Le château a été construit par un membre de la famille Plamon, famille bourgeoise de Sarlat ayant fourni de nombreux consuls dès le XIVe siècle. Pendant la guerre de Cent Ans, des garnisons anglaises prirent le château en 1348, puis en furent chassées par les forces locales. Les années 1360 voient des opérations militaires et des négociations impliquant Gilbert de Domme, les habitants de Sarlat et les autorités ecclésiastiques, ainsi que le paiement de 500 florins pour rétablir la tranquillité. Après les Plamon, la seigneurie passa aux familles Roux de Campagnac puis d'Abzac de Campagnac. Durant les guerres de Religion, des protestants s'établirent dans le château, qui figurait parmi les places tenues par les huguenots en 1589. En 1592, le sieur de Pelvézy et ses frères prirent Campagnac ; Jean Roux, seigneur de Campagnac, fut tué en le défendant. À la Révolution, le domaine fut morcelé : une partie fut vendue comme bien national le 22 floréal an II pour 10 000 francs au citoyen Salives, l'autre partie fut achetée par la famille Record de Sarlat. En 1830, le baron Pierre Stanislas Alexandre de Dampierre acquit le domaine et le développa. Il le revendit en 1891 à Gabrielle Victoire van Marcke de Lummen, épouse du peintre Louis Watelin, pour 90 000 francs ; des travaux de 50 000 francs y furent entrepris et le couple s'y installa à partir de 1896. Le château fut vendu en 1956 à M. Arnould ; après son décès, son épouse loua la moitié du bâtiment à une institution religieuse pour accueillir des garçons orphelins, logement qui a accueilli 80 enfants dans les années 1960 avant de fermer en 1975. La commune racheta le château en 1980 pour 1,8 million de francs, en partie en réaction à la crainte de l'installation d'une communauté bouddhiste ; le maire Louis Delmon souhaitait en faire un centre dédié à la vie associative. Depuis, le bâtiment a été délaissé et se détériore, les coûts de restauration étant estimés autour de 2 millions d'euros ; la municipalité, sous la conduite de Jean‑Jacques de Peretti, a cherché à intéresser un partenaire privé. Les 40 hectares entourant le château servent de chemins de randonnée. Le château se compose de deux corps de logis réunis au sud par une tour polygonale, et un troisième bâtiment semble avoir été ajouté au XIXe siècle. La tour sud a conservé son chemin de ronde sur mâchicoulis à corbeaux à trois redans ; elle abrite un escalier à vis en pierre dont la cage est couverte d'une voûte en berceau tournant sur le noyau, les doubleaux transversaux retombant sur des consoles prismatiques. La tour d'escalier a été inscrite au titre des monuments historiques le 5 mars 1998. En septembre 2025, le château a servi de décor pour le tournage de trois épisodes de la websérie "Les trois mousquetaires, la série".